Après Dieppe fin septembre, Sophie Binet était en visite dans l'agglomération du Havre, mercredi 2 octobre. La secrétaire générale de la CGT s'est rendue sur le parvis de l'hôpital Jacques Monod pour soutenir des urgentistes, en grève illimitée depuis le 15 juillet. Des soignants qui dénoncent un manque de personnel pour gérer les afflux de patients, alors que d'autres services d'urgences ferment régulièrement. C'était notamment le cas des urgences de l'hôpital privé de l'Estuaire, la nuit, pendant les week-ends de la saison estivale.
Un mouvement de grève touche l'hôpital Monod depuis le 15 juillet.
Reportage - Sophie Binet à l'hôpital Monod
"Un problème d'accès aux soins"
"La situation est intenable, déplore Sophie Binet, beaucoup de services d'urgences ont fermé dans le département, les cliniques privées ne jouent pas le jeu. Toutes les urgences se concentrent ici sans qu'il y ait d'augmentation de personnel. Les personnels sont à bout." La syndicaliste réclame davantage de dotations de l'Etat pour les hôpitaux, alors que le projet de loi de financement de la sécurité sociale arrive à l'Assemblée nationale. "Il y a dix ans, on parlait de déserts médicaux. Aujourd'hui, c'est dans des grandes agglomérations comme Le Havre où il y a un problème d'accès aux soins."
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La direction du groupe hospitalier du Havre avait dénoncé, cet été, un "désengagement honteux" de certains établissements de santé voisins. Elle rappelle avoir recruté, en cinq ans, une centaine de médecins et autant d'aide soignants. Insuffisant pour couvrir les besoins, selon Sébastien Bellet, cosecrétaire du syndicat Mict-CGT. L'infirmier anesthésiste prend l'exemple de l'aide-soignant appelé en renfort, la nuit, en juillet-août : "Ce poste ne sera maintenu que s'il y a un afflux d'activité, et ce n'était que sur du volontariat d'heures supplémentaires. Ce que l'on demande, ce sont des postes pérennes pour prendre correctement en charge les gens qui viennent aux urgences."
Selon le syndicat, trois médecins et quatre infirmières ont récemment quitté les urgences du Havre. La direction n'a pas souhaité commenter ces chiffres.
ExxonMobil : sur le bureau du ministre
Sophie Binet a également rencontré des salariés de Safran et ExxonMobil, deux poids lourds de l'industrie havraise et cauchoise. Après la signature par deux autres syndicats du Plan de sauvegarde de l'emploi, qui entérine la suppression de 608 postes chez le géant américain de la pétrochimie, "totalement injustifiée", Sophie Binet indique qu'elle rencontrera prochainement le nouveau ministre de l'Industrie, Marc Ferracci. "Cela fait partie des dossiers que je remettrai sur son bureau, assure la patronne de la CGT, je vais aussi lui dire notre inquiétude sur le versant raffinage d'ExxonMobil."
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