C'était le choc, dimanche 7 juillet 2024. Sébastien Jumel, député communiste sortant et ancien maire de Dieppe, était battu à la législative anticipée sur la 6e circonscription de Seine-Maritime par un candidat RN, Patrice Martin. Après quelques mois de recul, il s'apprête à reprendre des responsabilités localement. Mercredi 2 octobre dans la soirée, il doit être élu président de la communauté d'agglomération de la région dieppoise, ou Dieppe-Maritime, après la démission du maire de Dieppe, Nicolas Langlois, qui occupait ce poste.
Quel a été votre cheminement depuis la défaite à l'élection législative ?
"C'est une défaite relative, d'abord parce que je fais 35 000 voix dans un tsunami favorable au RN. Je résiste plutôt bien, avec 49% au second tour. Après ce résultat, j'ai eu un sentiment d'injustice, une fatigue, parce que je n'ai pas fait semblant dans mon engagement de député… J'avais besoin de me reposer, de réfléchir, de profiter des miens pendant l'été. J'ai eu des moments de doute parce que l'engagement, c'est sacrificiel. Et puis, quand je suis rentré, j'ai constaté dans ma ville que beaucoup d'habitants me disaient : 'Lâche pas'. Nicolas Langlois, le maire de Dieppe, a pris la décision de me proposer de devenir président de l'agglomération. Il a partagé ça avec les maires et j'ai fini par accepter. Il faut que le conseil communautaire en décide mais c'est en bonne voie."
Comment analysez-vous, avec le recul, le choix des électeurs de se tourner vers un député RN ?
"Je pense que le territoire a besoin de continuer à avoir un ambassadeur. Et j'entends continuer à jouer ce rôle. Je ne juge pas les électeurs qui ont exprimé une colère et j'ai invité les militants à en faire de même. Pas de condescendance. Il faut être au travail. Et je ne me préoccupe pas de celui que j'ai prévu d'ignorer…"
Quelles seront vos priorités pour l'agglo ?
"D'abord, il faut une gouvernance en partage avec les maires du territoire, qui doivent être respectés. Et puis, on a des enjeux extraordinaires, comme celui de l'EPR à Penly. Ce sont des enjeux de développement économique, d'aménagement du territoire, de formation qui sont essentiels et on a besoin de porter une parole constructive. Ensuite, il y a des enjeux de santé essentiels, pour construire un nouveau centre intercommunal de santé pour nos médecins salariés, ce qui devrait aboutir dans les prochains mois. On a aussi beaucoup à faire sur le domaine du logement, pour en construire 1 000 sur le territoire dans les trois ans qui viennent. Et puis, il y a les enjeux d'éducation, d'écoles, de formations qualifiantes et j'y tiens beaucoup."
Que répondez-vous à ceux qui diront que vous avez cherché à retrouver un poste à tout prix après votre défaite à la législative ?
"Je ne peux pas les empêcher de penser à mal. Mais si j'avais eu envie de me recaser, d'être tranquille et de gagner bien ma vie, j'aurais choisi autre chose. Et ce ne sont pas les propositions qui ont manqué."
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