Les deux camps pouvaient difficilement espérer une meilleure (ou pire, c'est selon) météo pour illustrer les enjeux de l'entretien des cours d'eau. Les averses qui se sont abattues dans l'après-midi, mercredi 25 septembre, commençaient à inonder cette exploitation à Brécey.
Cette rencontre entre la filière agricole, représentée par les syndicats des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA, et les services de l'Etat, avait un intérêt pédagogique. "Il faut démystifier complètement l'entretien des cours d'eau, qui n'est pas interdit, et même dans certains cas obligatoires, tranche Olivier Cattiaux, chef du service environnement de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Par contre, il faut que l'on donne aux exploitants les clés pour savoir ce qu'ils ont le droit de faire sans rien demander, ce pour quoi il faut au moins informer les services de l'Etat, et ce pour quoi il faut une autorisation spécifique."
"On souhaite une simplification administrative"
Les premières démonstrations de la pelleteuse n'ont pas été au goût de la DDTM et de l'Office de lutte pour la biodiversité, qui avancent d'autres recommandations. Les oreilles des agriculteurs, pour certains pas toujours en phase avec le discours prôné, étaient attentives. "On a la sensation qu'on ne sait pas toujours ce qu'il est possible et ce qu'il n'est pas possible de faire. On souhaite une simplification administrative", admet Etienne Cousin, secrétaire général des Jeunes agriculteurs de la Manche.
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L'entretien des cours d'eau est une problématique importante pour la filière agricole manchoise. Ne pas effectuer de nettoyage expose notamment à des problèmes d'accessibilité, de réduction de la surface à exploiter, et à une prolifération de certains nuisibles comme les ragondins. Ce, alors que reste dans l'esprit de beaucoup l'exemple de quelques agriculteurs traînés en justice parce qu'ils n'avaient pas fait les choses dans les règles, sans en être conscients.
"On est sur un territoire béni des dieux"
"On ne peut pas ne rien faire, pose François Rihouet, secrétaire général de la FDSEA dans la Manche. On ne veut pas vivre ce qu'ont vécu d'autres départements, comme dans le nord de la France. On est sur un territoire béni des dieux. Le but, c'est de l'entretenir, de faire en sorte que l'eau soit préservée et que son évacuation soit optimale pour pouvoir exploiter, et faire notre travail convenablement". Ce, dans l'intérêt des uns et des autres.
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