Sur les explications de Fabien Labaisse, on s'imagine facilement la fourmilière humaine et le va-et-vient de charbon et de minerai. Entre le XVIe et le XIXe siècle, les forges de Varenne étaient en pleine activité dans la commune actuelle de Champsecret. "On produisait ici des barres de fer de toute dimension qui vont alimenter les cloutiers, les maréchaux-ferrants, les serruriers, les charrons", présente l'animateur des forges qui a poursuivi l'œuvre de son père Maurice Labaisse. Ce dernier avait racheté le site en friche en 1993.
"J'avais la tristesse de voir
des pierres tomber"
La forge se compose de trois ateliers de production qui font la richesse du site : le haut-fourneau, l'affinerie et la fenderie, aisément identifiables et dans lesquels on se déplace facilement. Ce qui n'était pas le cas jusqu'en 2022 et la fin des restaurations soutenues par la Fondation du patrimoine. "J'avais la tristesse de voir des pierres tomber. J'étais toujours inquiet, aussi bien du risque pour la perte de patrimoine que du risque pour les visiteurs", se souvient Fabien Labaisse. "Aujourd'hui, c'est un tel plaisir de faire monter les visiteurs sur le haut-fourneau et les mettre à la place où travaillaient les ouvriers à l'époque. On peut même mettre la tête sous les cheminées pour voir ce qu'il s'y passe", sourit-il.
Des projets à venir
Parmi les prochains projets, il y a la poursuite de la valorisation du site, ouvert à la visite libre toute l'année. Un partenariat se met en place avec l'association Le savoir et le fer, dont le cœur de métier est de valoriser touristiquement les sites sidérurgiques et miniers, pour qu'elle puisse intervenir davantage sur la forge. D'autant que la fréquentation est "un peu plus importante" grâce à la Mission Bern.
L'autre volonté est de faire venir des archéologues, ce qui n'était pas réalisable avant les restaurations devant la fragilité des édifices. "Les sites de forge sont relativement mal connus parce qu'il y a peu d'exemples. On a encore plein de questions sans réponses et les réponses sont peut-être encore sous nos pieds", note Fabien Labaisse. Ce projet pourrait plutôt tenir de la responsabilité de la prochaine génération. "On a la fierté d'avoir un site qui est pérennisé et qu'on pourra transmettre à la génération suivante sans risque de dégradation", se satisfait-il. Et la passion est déjà transmise à son fils d'une dizaine d'années.
Par ailleurs, l'association Vivre en famille, propriétaire du site, accueille toujours une vingtaine de personnes handicapées mentales adultes au sein de son foyer de vie dans la grande maison d'habitation du domaine. Il s'agit du projet initial du rachat qui se poursuit depuis 1996.
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