Il habite une maison au milieu des bois, dans un lieu-dit de Saint-Nicolas-des-Bois, près d'Alençon. Proche de la nature depuis toujours, c'est ainsi qu'Alain Brisard a vécu sa vie. "J'avais deux objectifs très jeune : ne pas m'ennuyer au travail et profiter de l'activité que j'aime, à savoir la nature", lance le septuagénaire. Un regard dans le rétroviseur pour confirmer qu'il a bien coché les deux cases.
Equilibrer la faune et la flore
Originaire de la Mayenne et arrivé très tôt dans l'Orne, Alain Brisard est de ceux qui ne bougent pas beaucoup une fois installés. Exception faite d'une année à l'IUT de Caen, il a passé l'essentiel de sa carrière à enseigner la gestion et la comptabilité au lycée Saint-François-de-Sales à Alençon. Ce même établissement où, plus jeune, il a étudié. En parallèle de corriger des copies, il a consacré son temps libre à sa passion pour la nature à travers la fonction de lieutenant de louveterie, cet agent de la biodiversité mandaté bénévolement par l'Etat. "J'ai voulu apporter ma contribution à l'équilibre de la faune et de la flore", indique-t-il. Dans cette fonction, il est tantôt chasseur, tantôt enquêteur des animaux. "On peut être sollicité par exemple par un agriculteur après des dégâts constatés. Il faut d'abord s'assurer de l'animal responsable. Parfois sur des dégâts en bordure de cours d'eau, on peut dire que ce sont des sangliers, alors que ça peut être des rats. Même chose dans d'autres secteurs, où on accuse les sangliers alors que ça peut être des blaireaux", explique Alain Brisard. Pour ce faire, il est indispensable d'avoir un minimum de connaissance de chasse.
"Je suis quelqu'un de passionné. Je crois que je serai toujours bien occupé"
"Aujourd'hui les années passent, et il y a des limites d'âge, donc je dois mettre fin à mes activités", souffle Alain Brisard. Après sa retraite professionnelle en 2011, il abandonne en janvier 2025, après 45 ans de fonction, son rôle de lieutenant de louveterie, qui s'exerce jusqu'à 75 ans, et par extension ses responsabilités de président aux niveaux départemental, régional et national. "J'ai pu voir évoluer la fonction et les mentalités sur le monde de l'environnement", glisse-t-il. Pas de grands projets prévus ensuite, si ce n'est de garder le contact avec la nature. "Je ne suis pas inquiet pour mon devenir, je suis quelqu'un de passionné. En dehors de la chasse, je suis un passionné de la mer et de la pêche en bateau, donc je crois que je serai toujours bien occupé", conclut-il.
Ses anecdotes de lieutenant de louveterie
Les lieutenants de louveterie sont parfois appelés pour des interventions d'urgence, à l'image de celles-ci, vécues par Alain Brisard.
Un chimpanzé échappé
L'un des souvenirs marquants d'Alain Brisard en tant que lieutenant de louveterie, c'est cette chasse au singe. Un chimpanzé avait été signalé en liberté. L'objectif était de le capturer, mais l'animal n'était pas très avenant à chaque tentative d'approche du louvetier. "Je n'avais pas envie de faire la Une des journaux en étant celui qui a tué un chimpanzé", plaisante Alain Brisard. Finalement, il a tiré un tranquillisant sur le singe, qui est resté accroché à l'antenne sur le toit de la maison où il était. Et c'est à ce moment-là que son propriétaire, un particulier, est arrivé et l'a récupéré.
17 sangliers sur l'autoroute
Plusieurs signalements avaient été faits concernant un groupe important de sangliers sur l'autoroute entre la sortie sud et nord d'Alençon, ce qui avait provoqué plusieurs collisions sans dommages corporels. "J'ai trouvé les sangliers à côté d'un point d'eau. Ils étaient 17 et ont retraversé l'autoroute en un instant", se souvient Alain Brisard. Et l'instant d'après, plus un animal n'était sur la voie. Ils étaient repartis par leur porte d'entrée : un trou dans le grillage de l'autoroute, fait certainement par un cultivateur ou la société d'entretien de la chaussée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.