En ce moment : Daylight - David KUSHNER Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Rouen. Cinq ans après l'incendie de Lubrizol : ce qu'il faut retenir du rapport scientifique de l'université

Industrie. Le COP HERL, comité scientifique de l'université de Rouen qui s'est formé un an après l'incendie de Lubrizol, rend ses conclusions, lundi 23 septembre dans un rapport.

Rouen. Cinq ans après l'incendie de Lubrizol : ce qu'il faut retenir du rapport scientifique de l'université
Un comité scientifique a travaillé quatre ans sur les conséquences de l'incendie.

Les résultats de cette étude COP HERL étaient largement attendus. Pendant quatre ans, depuis l'incendie de Lubrizol et de Normandie logistique, des chercheurs ont travaillé sur des questions scientifiques et sociétales qui n'étaient pas posées par la gestion immédiate de la crise. "C'est un projet d'ampleur sans précédent avec une vingtaine de laboratoires impliqués, plus d'une centaine de chercheurs mobilisés et presque quatre ans de recherche", indique Matthieu Fournier, enseignant chercheur à l'université de Rouen et coordinateur du projet. Le rapport de plusieurs centaines de pages donne lieu à trois grandes recommandations pour les pouvoirs publics. 

Les études ont montré dans l'environnement 30 marqueurs qui sont propres à l'incendie de Lubrizol, donc bien différents des polluants qui constituent le bruit de fond urbain. "Sur ces 30 marqueurs, huit molécules posent un problème plus important. On fait la recommandation de les quantifier et de les suivre", indique Matthieu Fournier. Ces huit substances sont classées cancérogènes et mutagènes, perturbateurs endocriniens ou reprotoxiques ou toxiques. Autre recommandation : la caractérisation du risque. Les scientifiques regrettent de ne pas avoir eu accès à des échantillons prélevés, notamment par les pompiers, lors de l'incendie. Ils préconisent que des échantillons conservatoires soient systématiquement prélevés lors d'accidents industriels pour des fins scientifiques. Pour le projet COP HERL, les scientifiques ont utilisé des échantillons qu'ils avaient eux-mêmes prélevés.

Une communication de crise à revoir 

Le rapport des scientifiques est sans appel. Il y a parmi la population "un traumatisme généralisé caractérisé par une hypermnésie et une sidération, mêlées d'un sentiment d'abandon et de défiance". Cette réaction est largement due à la communication défaillante, conduite notamment par la préfecture de Seine-Maritime. "L'analyse des réseaux sociaux montre que c'est moins la peur du nuage que la gestion de crise qui a fait l'objet de commentaires", abonde Matthieu Fournier. Deux problèmes majeurs sont identifiés dans cette communication. Elle est arrivée trop tard. Et elle a semblé être en décalage avec ce que ressentaient les habitants, qui ont vécu des gênes respiratoires, des maux de tête ou des nausées, et ont senti des odeurs, quand on leur indiquait qu'il n'y avait aucune pollution. Les scientifiques recommandent de rapprocher la communication de crise, basée sur du factuel, du ressenti de la population, basé sur de l'émotionnel. 

Serions-nous mieux préparés
aujourd'hui ?

"Les pouvoirs publics ont déjà capitalisé sur l'événement", estime Matthieu Fournier. Mais il apporte tout de suite d'importantes nuances. "Si l'événement se reproduisait en plein jour, on serait incapables de gérer", explique-t-il, faute de place suffisante dans les établissements recevant du public pour accueillir tout le monde pour se mettre à l'abri. Les premiers réflexes cités par les populations sont aussi exactement ce qu'il ne faut pas faire. "Beaucoup quitteraient le travail, récupéreraient les enfants à l'école et rentreraient, ou partiraient au loin." Il faut en réalité se confiner au plus près de l'endroit où l'on se trouve, laisser les enfants se confiner à l'école et n'engorger ni les réseaux routiers, ni les réseaux de communication. La route est encore longue pour intégrer pleinement la culture du risque.

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
à louer maison de pêcheur meublée...
à louer maison de pêcheur meublée... Le Tréport (76470) 0€ Découvrir
MAISON BREHAL
MAISON BREHAL Bréhal (50290) 400€ Découvrir
Gîte
Gîte Sainte-Mère-Eglise (50480) 67€ Découvrir
Garage / Box / Garde-meuble
Garage / Box / Garde-meuble Agnac (47800) 60€ Découvrir
Automobile
Peugeot Partner Totem Clim 1,6l HDI 16V 75 ch
Peugeot Partner Totem Clim 1,6l HDI 16V 75 ch Val-d'Arry (14210) 4 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
A SAISIR CONGELATEUR 311 L WIRLPOOL
A SAISIR CONGELATEUR 311 L WIRLPOOL Bruc-sur-Aff (35550) 200€ Découvrir
Perdu pendendif
Perdu pendendif Petit-Couronne (76650) 0€ Découvrir
Vends machine à coudre ancienne à pédale
Vends machine à coudre ancienne à pédale Bonsecours (76240) 50€ Découvrir
Colonne de salle de bain
Colonne de salle de bain Rouen (76000) 120€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Rouen. Cinq ans après l'incendie de Lubrizol : ce qu'il faut retenir du rapport scientifique de l'université