Changement de continent tout en restant à Caen. En entrant dans la serre tropicale, je laisse tomber ma veste, comme mes collègues du matin, car ici, il fait chaud tous les jours. S'il y a en tout environ 3 000 espèces sous l'abri situé au sein du Jardin des plantes, ils ne sont pourtant que trois à s'en occuper quotidiennement. Arrosage, maintenance, référencement, entretien… Corentin Pothée et Arnaud Bolinard me font découvrir leur métier.
Première mission
Le temps de faire une rapide visite du lieu, ce dernier remarque qu'une feuille d'un bananier pousse trop et se coince dans la toile d'ombrage. Alors il faut la couper. C'est avec un sécateur télescopique que l'on peut atteindre la zone. "Quand on s'en sert toute la journée, à bout de bras, pas besoin de faire du sport le soir", sourit Corentin Pothée, qui me fait aussi soupeser un seau de feuilles broyées, qui servira à recouvrir le sol et enrichir la terre. Me voilà donc missionné pour prendre soin du bananier. Pas simple de trouver le bon angle, et je n'arrive qu'à couper la moitié de la feuille. Arnaud Bolinard prend le relais et effectue la tâche en un instant.
Arnaud Bolinard coupe une feuille du bananier, difficile d'accès.
Ça, c'est pour la partie entretien des plantes visibles du grand public. Mais ces deux-là ont aussi un rôle de conservation. En m'emmenant dans les coulisses de la serre, ils me font découvrir des centaines de pots, avec des végétaux en train de pousser. "Nous faisons des échanges de graines avec tous les jardins botaniques du monde", précise Arnaud Bolinard, qui estime à 250 le nombre de nouvelles espèces introduites chaque année à Caen, de quoi "en apprendre tout le temps". Son collègue sort un paquet de graines provenant d'une université de Malte. "Tu vas nous effectuer un semi", m'annonce-t-il.
Les coulisses de la serre tropicale du Jardin des plantes, où poussent des centaines d'espèces.
Deuxième tâche
La démonstration est faite, à moi de jouer. D'abord, il faut être rigoureux et bien renseigner sur une petite fiche les caractéristiques de la plante. Son genre, son espèce, et son numéro d'introduction. Je m'applique, puis remplis le pot de substrat, le tasse, et place la graine. Il s'agit d'un arganier, qui va avoir besoin de très nombreuses années avant de pousser. J'humidifie le tout et place mon pot dans un endroit spécifique, à côté de jeunes fougères ou cactus. Ce n'est pas demain que je vais en faire de l'huile d'argan, mais je compte bien sur mes deux nouveaux acolytes pour prendre soin de ma plantation !
La serre se visite chaque jour, seulement l'après-midi.
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