Au pied des Roches de Ham, on abat des arbres pour la biodiversité. Deux semaines de travaux, démarrés lundi 9 septembre, doivent permettre d'en couper 75, afin de redonner à ce site classé depuis 1912 son caractère pittoresque. Ils vont aussi permettre à une biodiversité rare dans la Manche, d'être confortée dans un nouveau milieu.
"Avec ces arbres abattus, on évite l'ombre et ça permet, comme le soleil tapera directement sur le site, aux espèces thermophiles de se développer", explique Blaise Micard, de la direction de gestion de l'espace et des ressources naturelles au Département.
Cela permettra à différentes espèces de se reproduire plus facilement, dans un milieu sec, notamment la scille d'automne, pour la flore, ainsi que la vipère péliade et le lézard vivipare pour la faune. "Les reptiles ne sont pas comme les humains, reprend Blaise Micard. Ils ont besoin d'avoir de la chaleur extérieure pour pouvoir réchauffer leur corps et vivre."
"L'intervention de l'Homme peut être bénéfique"
Les Roches de Ham, qui n'avaient jamais véritablement été rafraîchies depuis que le site attire des touristes, font l'objet d'une intervention de quatre ouvriers conscients des enjeux autour de la biodiversité. "C'est vraiment exceptionnel en termes de configuration des lieux, confirme Guillaume Arnould, coordinateur des travaux pour l'entreprise Arbor&sens, missionnée sur le chantier. On a des personnes qui sont formées GMNF (gestion des milieux naturels et de la faune), sur la protection de l'environnement. On a une consigne, c'est que le premier rideau doit être préservé."
Un certain nombre des arbres à abattre - des frênes pour la plupart - étaient de toute façon touchés par le champignon de la chalarose, et menaçaient de s'effondrer par eux-mêmes à long terme. Ils auraient nécessité de mobiliser des équipes au cas par cas, pour les extraire de la Vire, située en contrebas. "C'est parfois difficile de le comprendre mais laisser évoluer la nature, ça peut être au détriment de la biodiversité. L'action de l'Homme peut être bénéfique", avance Blaise Micard.
Un suivi des espèces élargi
"L'idée, à terme, ce n'est pas d'avoir à faire de grosses interventions mais plutôt un petit entretien pour maintenir ce paysage ouvert et les conditions favorables à certaines espèces", complète Cyril Lamarre, technicien espaces naturels sensibles au Département. Un suivi des espèces vivant sur le site des Roches de Ham existe déjà, et sera élargi à l'issue du chantier.
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La fin des travaux, délimités sur une zone de 1 800m² et ciblés sur le premier tiers des escarpements rocheux, est prévue pour le jeudi 19 septembre. Une partie des sentiers est fermée pour des raisons de sécurité mais le chemin de halage, lui, reste ouvert.
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