Agé de 75 ans, le prévenu, domicilié dans une commune de l'agglomération caennaise, est bien présent jeudi 5 septembre à l'audience du tribunal judiciaire. Il lui est reproché d'avoir consulté, détenu et enregistré des images pédopornographiques. Les délits se sont produits du 2 juin 2022 au 6 juin 2023 à Troarn.
Des centaines de photos et vidéos illicites
Les faits sont exposés. Le 21 décembre 2022, un département américain chargé de surveiller des sites pédopornographiques signale à leurs collègues français un homme qui les consulte. Il est identifié et une perquisition est faite à son domicile. Deux ordinateurs sont saisis où l'on retrouve 882 fichiers illicites, et 70 vidéos de viols, de fellations, pénétrations anales et autres violences sur des mineurs. Des petites culottes d'enfants sont également dans ses tiroirs.
Entendu le 15 avril 2024, l'homme s'énerve, dit qu'il achète lui-même ces sous-vêtements et les porte. Il met en cause la législation française qui réprimande ces situations. Il a été placé sous contrôle judiciaire le 16 avril 2024.
Le prévenu à la présidente : "Vous allez trop loin"
A la barre, il se présente plutôt comme une victime. Il dit que ce sont des moments d'égarement et qu'ils l'ont beaucoup détruit. Il dit avoir regardé ces contenus "par curiosité". Evoquant le décès de sa mère en 2020, il dit avoir "perdu les pédales". Il précise que, dépressif, il a besoin de soins.
La présidente interroge : "Pourquoi des jeunes enfants ? Ils sont violés, violentés et maltraités. Vous pensez donc que c'est normal ? Si vous aviez eu des enfants dans votre entourage, qu'auriez-vous fait ?" Le septuagénaire lui répond : "Vous allez trop loin. Je suis marqué, il me faut beaucoup de temps pour que je digère tout ça." Le procureur se dit extrêmement inquiet au regard des photos et vidéos consultées, d'autant plus que le prévenu, pendant sa garde à vue, a relativisé les faits, expliquant que "ces sites sont en accès libre".
Inscrit au fichier des délinquants sexuels
Le procureur demande 10 mois de prison avec sursis. Après délibéré, le délinquant devra se soumettre à un suivi socio-judiciaire de trois ans avec obligation de soins, et interdiction d'entrer en contact avec des mineurs. S'il ne respecte pas ces obligations, il encourt six mois de prison. Les scellés sont confisqués et il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.
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