Un acte héroïque. Policier à la brigade canine de Caen, Jean-Christophe Coisel a de nouveau sauvé une vie. En 2000, déjà, il s'était jeté à l'eau pour secourir un homme qui s'était laissé tomber depuis le viaduc de Calix. Cette fois-ci, c'était toujours dans l'Orne, mais à Fleury-sur-Orne, près de l'île enchantée. Les faits sont survenus dimanche 1er septembre dans la nuit. Il raconte.
"Vers 23h, nous avons été appelés pour porter secours à une personne aux tendances suicidaires, partie de chez elle en voiture. Sa voiture se trouvait rue Saint-André, à Fleury-sur-Orne. En arrivant, nous sommes tombés dessus, avec deux membres de la famille à côté. Comme je connais le secteur, je sais qu'il y a une passerelle à moins de 500m de là, et je me suis dit qu'elle pouvait y être pour sauter à l'eau. Je m'y suis dirigé avec mon collègue. J'ai éclairé l'Orne, en pensant qu'elle avait déjà sauté. Rien de particulier."
L'instinct
"Sur la passerelle, j'éclaire avec ma lampe torche, elle n'est toujours pas là, mais plutôt de l'autre côté de la berge, assise sur un muret, prête à sauter. J'ai alors essayé de parlementer avec elle, lui dire de ne pas faire de bêtise. Elle ne m'a pas répondu, alors je lui ai dit que j'arrivais. Le temps de me déplacer, elle a sauté. Au même moment, mon collègue m'a rejoint avec les deux membres de sa famille. Je me suis déshabillé sans réfléchir. J'ai cherché le meilleur endroit pour rejoindre l'eau, tandis qu'elle me répétait vouloir mourir, que je la laisse tranquille. J'ai traversé les ronciers, je me suis jeté, et j'ai dit à mon collègue, surtout tu restes au bord et tu m'éclaires, pour que je puisse la localiser."
"Ça vaut tout l'or du monde"
"Je me suis mis à nager, et j'ai été la récupérer. Au début c'était compliqué. Elle essayait de sombrer, elle se débattait. Je devenais un peu essoufflé. J'ai finalement réussi à la saisir de force, et la ramener sur le bord. Les collègues m'ont aidé à la sortir de l'eau. C'est un travail d'équipe. Sans les collègues, ce sauvetage aurait été beaucoup plus compliqué.
Je n'ai pas réfléchi une seule seconde avant de sauter. Des collègues m'ont demandé après coup 'Elle est comment l'eau ?' Je ne pouvais pas répondre, je ne me souvenais pas de la température.
Policier, ce n'est pas un métier que l'on choisit par hasard. Avant, j'exerçais un autre métier, je gagnais mieux ma vie, mais je n'avais pas l'impression d'être fait pour ça. Sincèrement, ma satisfaction, c'est d'avoir sauvé une vie, ça vaut plus que toutes les félicitations qu'on m'a adressées ensuite. De savoir que la personne est en vie, ça vaut tout l'or du monde. Ça donne l'impression d'exister."
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