A son arrivée au musée des bateaux vikings de Roskilde au Danemark, mercredi 28 août, Jean-Marie Rousseau, président de l'association La Mora à Honfleur, retrouve des yeux d'enfants. "Sans exagération, j'ai la chair de poule de voir ce qu'ils ont fait", lâche-t-il devant les épaves vikings en exposition et les bateaux reconstruits qui flottent fièrement aux abords du fjord.
Le musée a reconstruit des bateaux comme à l'époque, capables de naviguer et d'emmener les visiteurs en balade.
Car le passionné, avec son association, s'est lancé dans le pari fou de reproduire à l'identique le bateau de Guillaume le Conquérant lorsqu'il a traversé la Manche en 1066 à la conquête de l'Angleterre. Un navire de 35 mètres de long pour 5 de large qui peut accueillir 80 personnes, dont 60 rameurs. Encore fallait-il bien s'entourer et bénéficier d'un savoir-faire. C'est au Danemark que ce savoir-faire a été trouvé, avec un ancien collaborateur du musée, aujourd'hui indépendant, Thomas Finderup.
Le musée des bateaux vikings de Roskilde est une référence mondiale sur la présentation et les méthodes de constructions de ces navires.
"C'est un expert mondialement reconnu, une sommité dans ce domaine. C'est un plus énorme et il est le garant de l'authenticité de ce que l'on fait", indique Jean-Marie Rousseau. Et ce charpentier était présent pour faire visiter le musée à la délégation normande, venue nouer des contacts en vue des festivités du millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant.
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"Ils m'ont contacté pour savoir si j'étais intéressé pour rejoindre le projet et je l'étais, bien sûr ! Ils voulaient le faire comme à l'époque, avec des outils vikings, et c'est ce que j'aime, de le faire de cette manière", dit-il avec un discret sourire en coin. Lui a déjà travaillé sur une dizaine de bateaux vikings et plus encore de bateaux du début du Moyen-Age. Une expérience très rare. Sa vie a désormais changé. Il passe un mois sur deux à Honfleur pour travailler sur le navire, et un mois au Danemark.
"Rien que pour le choix des arbres pour le bois du bateau, sans Thomas Finderup, on serait incapable de le faire", abonde Jean-Marie Rousseau. "Sans ses recherches, cela aurait aussi été compliqué de refaire les outils d'époque."
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La Mora à l'eau en 2027 ?
Si tout va bien, la reproduction de La Mora sera capable de voguer en 2027, à Honfleur, à l'occasion des célébrations du millénaire de Guillaume le Conquérant.
Pour vraiment envisager de naviguer, en cabotage, il faudra faire ajouter au bateau toute une série d'équipements de sécurité modernes.
L'objectif final : une traversée vers Hastings en 2030, comme le navire original en 1066. Le voyage est encore long donc, mais il compte autant que la destination pour Jean-Marie Rousseau. "Ce bateau est un chantier spectacle, on veut que les gens viennent voir, être des passeurs d'histoire, que les métiers d'art soient mis à l'honneur…"
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