Après un été plutôt ensoleillé dans l'Orne, le mois de septembre sonne comme le retour des enfants à l'école et le retour des parents au travail. Une grande rentrée générale pour toute la famille… et pour la culture aussi ! Les salles de concerts et de spectacles et les différentes organisations culturelles du département lancent une nouvelle saison de représentations aussi bien théâtrales que musicales. Une grande partie du mois est dédiée à la présentation de cette saison 2024-2025. Les acteurs culturels dévoilent leur programmation et laissent le temps aux abonnements et aux places de s'écouler, avant d'offrir au public ses premiers spectacles et concerts.
Tous avancent à une vitesse différente. Par exemple à L'Aigle, il est possible de choisir ses spectacles par pack de 4 ou 6 depuis le 2 septembre, quand la vente à l'unité ne débute que le 23. A l'inverse, l'unique scène de musiques actuelles du département, La Luciole à Alençon, propose un premier concert dès le 20 septembre, une semaine après avoir officiellement présenté sa programmation, déjà dévoilée, au public.
La culture pour tous
A l'arrivée, l'important est que tout le monde puisse en profiter "quel que soit son lieu de résidence, que ce soit pour les urbains comme pour les ruraux, pour les jeunes comme pour les plus âgés", souligne Valérie Alain, conseillère départementale de l'Orne chargée, entre autres choses, de la culture.
"Ce n'est pas la peine de faire du Wagner s'ils préfèrent avoir de l'opérette"
Cette culture pour tous est réalisable notamment grâce à C'61 et ses partenariats avec des communautés de communes réparties sur tout le territoire. "Je dis souvent à Claire Aubrat (la programmatrice, ndlr) qu'il faut faire sortir les gens de chez eux et leur donner envie de sortir à nouveau après avoir vu un spectacle, en particulier dans les territoires ruraux. C'est toute la difficulté de l'exercice", assure Valérie Alain. Et cela réside souvent dans la programmation. "Ce n'est pas la peine de faire du Wagner s'ils préfèrent avoir de l'opérette, caricature l'élue. L'essentiel, c'est de donner satisfaction à notre public." L'initiative vient parfois aussi des communes. Domfront et la communauté de communes Andaine-Passais proposent cette année encore leur propre saison culturelle partagée, avec des spectacles au théâtre de Domfront, à la salle multiculturelle de Passais-Villages et au théâtre de Couterne.
Auteur de coups de pouce financiers auprès du petit projet culturel comme de la grande salle de spectacles, "le Département de l'Orne a depuis longtemps une politique culturelle très proactive", note l'élue, même si plus de la moitié du budget du département est consacrée aux affaires sociales. "On a quand même des moyens suffisants pour accompagner à la fois l'éducation artistique, la lecture publique (comprendre les médiathèques, ndlr), l'art contemporain et le spectacle vivant", conclut Valérie Alain.
Les différentes salles du département
De La Luciole au Colys'haie, en passant par Risle-en-Scène, le Carré du Perche ou le Forum, les salles de spectacles et de concert sont nombreuses dans l'Orne. Focus sur trois d'entre elles.
L'Orne compte plusieurs salles comme La Luciole, Scène de musiques actuelles, à Alençon, ou le Carré du Perche à Mortagne. Le choix a été fait de mettre en lumière trois d'entre elles.
La plus récente : Risle-en-scène
C'est un couteau suisse de la culture, capable d'accueillir tout type de spectacle. A L'Aigle, le complexe culturel Risle-en-scène entame sa deuxième saison après son inauguration en septembre 2023. Situé en plein centre-ville, il est composé de trois salles de cinéma, dont la plus grande de 300 places est modulable, avec une scène qui peut accueillir n'importe quel spectacle de la saison culturelle de L'Aigle.
Face aux grands : le Tahiti
Lui aussi allie cinéma et spectacles. Le Tahiti existe depuis la fin des années soixante à Gacé, et joue des coudes face aux grandes salles de L'Aigle, Alençon et Argentan, en comptant sur son point fort : son tarif plus abordable. Plusieurs artistes connus sont passés par le Tahiti, notamment via C'61. Le dernier en date est le groupe L.E.J, en mars 2024. La salle peut accueillir 350 spectateurs ou cinéphiles.
Une notoriété acquise : le Colys'haie
Le Colys'haie à Tinchebray n'a pas d'équivalent dans le Bocage. La salle de 1 400 places assises ou 2 300 debout, soit presque autant que d'habitants dans la commune, a gagné en notoriété depuis son inauguration en 2016. Elle accueille chaque année des artistes renommés, comme pour la saison 2024-2025, les concerts d'Ycare, Sheila et Jenifer.
Abonnement : un atout pour le public et la salle
L'abonnement à une salle de spectacles est souvent signe de gain financier et d'accès privilégié pour le public. Il est tout aussi intéressant pour la salle, afin de fédérer une communauté.
Depuis qu'elle s'est installée avec sa famille à Argentan, il y a 4 ans, Fanny Boulay est abonnée au Quai des Arts. C'était une évidence. Abonnée, la férue de théâtre l'était déjà à la salle de spectacles de Vire, où elle habitait avant. "On y va plus régulièrement en étant abonné, argumente-t-elle. Le cinéma, on y va très peu parce qu'il faut toujours surveiller ce qu'il y a à l'affiche, alors que là, on choisit en début d'année ce qu'on veut aller voir", fait remarquer la coordinatrice ULIS du lycée professionnel Jeanne-d'Arc.
En effet, pour démarrer son abonnement au Quai des Arts, il faut choisir au moins trois spectacles sur toute la saison. "Il y a deux types d'abonné, note Annie Welter, chargée de la billetterie. Celui qui prend tous les spectacles qu'il veut voir dès septembre, et celui qui choisit trois spectacles, soit les trois premiers de la saison chronologiquement, soit les trois qu'il est sûr d'aller voir, pour créer son abonnement." Les concerts, spectacles d'humour et les têtes d'affiche sont les plus prisés en début de saison. "Cela permet au spectateur d'avoir ses deux ou trois premiers choix pour l'abonnement, et ensuite de se laisser surprendre", sourit-elle.
Pourquoi s'abonner ?
En plus de "se laisser surprendre", le spectateur bénéficie grâce à l'abonnement d'une réduction sur le prix de tous les spectacles et de la possibilité de changer de spectacle au cours de la saison, mais aussi de la priorité sur le lancement des ventes en septembre. Cette année, la billetterie ouvre mardi 17 septembre à midi pour ceux qui souhaitent prendre trois spectacles ou plus. Les autres doivent attendre jusqu'au samedi 21 septembre. Fanny Boulay, elle, a poussé l'expérience encore plus loin. Etre abonnée lui a permis de faire partie du jury de sélection des spectacles en résidence de la saison 2023-2024. "J'ai reçu une vingtaine de dossiers. On se rend compte du travail et de ce que ça coûte, explique-t-elle. C'est bien, ça permet de participer à la vie de la salle."
De l'autre côté, l'abonnement est également un atout pour la salle. "Cela permet de prendre la température sur la saison, de fédérer une communauté et d'avoir une relation avec le public, c'est bon pour l'atmosphère", juge Annie Welter. "Un abonné, c'est aussi un porte-parole qui a confiance en la programmation et qui va faire la publicité de la salle", souligne Dominique Dante, le directeur du Quai des Arts. La salle comptait près de 700 porte-parole la saison dernière et tout autant en 2022, soit plus que de places assises.
La Luciole aussi joue aux abonnés
A l'image de la salle de spectacles d'Argentan, La Luciole à Alençon propose également un abonnement, légèrement différent. La "carte Luciole" fonctionne à l'année et non pas à la saison. Le spectateur bénéficie du prix le plus bas, d'un concert offert à chaque saison (2 fois par an) parmi une sélection, des annonces et d'un accès à la billetterie en exclusivité 24h avant tout le monde, et d'un tarif abonné dans les autres scènes de musiques actuelles de Normandie et du Mans.
Le réseau C'61 amène les spectacles près de chez vous
Le réseau des acteurs culturels de l'Orne C'61, entité du Conseil départemental, s'attache depuis de nombreuses années à rapprocher les habitants de la culture en proposant des spectacles dans diverses communes réparties sur tout le territoire.
Théâtre contemporain, classique revisité, spectacles de cirque, musique… La nouvelle saison culturelle de C'61 s'annonce encore très diversifiée. L'entité du Conseil départemental a pour objectif de décentraliser la culture dans l'Orne. Pour la saison 2024-2025, la programmation passera par exemple par Tourouvre-au-Perche, La Ferté-Macé, Domfront, Passais-Villages, Coudehard ou encore Le Mêle-sur-Sarthe. "Grâce à une vingtaine de partenariats avec des communes et communautés de communes assez bien répartis sur le territoire, il y a peu de zones qui ne sont pas couvertes du tout", souligne Claire Aubrat, chef du bureau de l'action culturelle de C'61.
Elle s'occupe également de faire la programmation. "C'est complètement particulier, lance-t-elle. Il faut se mettre d'accord avec le partenaire sur les budgets et les grandes lignes de la programmation. Ensuite, il y a une diversité de salles, donc des contraintes techniques, financières et calendaires différentes et bien plus importantes que dans un théâtre normal." Ainsi, ses missions sont bien différentes d'un programmateur d'un unique théâtre. "Il y a un grand écart. Avec le temps, j'ai tendance à croire que ce n'est pas le même travail. Le travail de décentralisation et de coordination de l'ensemble des partenaires est extrêmement riche", conclut-elle.
Entre 15 et 20 spectacles grand public sont programmés chaque saison, sans compter le Printemps de la chanson et ses 20 concerts en 3 semaines.
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