En 2024, l'accès à l'éducation pour les enfants en situation de handicap reste un problème en Normandie. Chaque année, l'Union nationale des associations de parents d'enfants inadaptés (Unapei) relance son opération #Jaipasécole pour dénoncer la situation de ces enfants qui ne bénéficient pas d'une scolarisation adaptée ou n'ont parfois que quelques heures de cours par semaine. L'enquête révèle que 89% des Français regrettent le manque de ressources humaines formées pour accompagner ces élèves, et 80% estiment que l'école inclusive reste difficile à mettre en œuvre.
Dans l'Eure, la situation est particulièrement préoccupante : sur 251 enfants âgés de 3 à 16 ans, accompagnés par les établissements de l'Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales de l'Eure (Adapei 27), près de 24% n'ont aucune scolarisation ou seulement 0 à 6 heures de cours par semaine. Une réalité qui, pour l'Unapei, souligne l'urgence d'ajuster le système éducatif aux besoins spécifiques de ces enfants.
Luc Gateau, président de l'Unapei, exprime son point de vue : "Aller à l'école est un droit et une chance pour tous les enfants. Mais aujourd'hui, l'école ne s'adapte pas encore suffisamment aux besoins d'accompagnement singuliers des élèves, notamment lorsqu'ils sont en situation de handicap. [...] C'est pourquoi, dans l'état actuel des choses, nous prônons une école où le collectif s'ajuste aux besoins individuels plus qu'une école inclusive."
L'Unapei lance sa campagne sur les réseaux sociaux et sur le site "marentrée.org" pour recenser tous les témoignages. - UNAPEI
Témoignage de la maman d'Eliott G., 13 ans, Belbeuf
"2e rentrée scolaire sans école pour Eliott, atteint d'autisme sévère. Cette année, Eliott va entamer sa seconde rentrée sans pouvoir accéder à l'éducation scolaire dont il devrait bénéficier. Eliott s'est vu "offrir" 2 heures de soutien scolaire hebdomadaires, lorsqu'un enfant neurotypique en reçoit 24. En parallèle, Eliott est suivi par une orthophoniste, une psychomotricienne, un pédopsychiatre et une éducatrice sportive. Aujourd'hui, notre fils doit évoluer dans une hypocrisie hexagonale, et sans doute attendre jusqu'à 5 ans pour qu'une place au sein d'un institut médico-éducatif lui soit allouée. Dans 5 ans, Eliott sera majeur, et ne pourra plus prétendre à ces établissements."
Témoignage de la maman d'Arthur R., 8 ans, Sotteville-lès-Rouen
"A la rentrée, par manque d'un temps d'accompagnement individualisé, notre fils n'ira à l'école qu'à mi-temps. Charge à nous, parents, de nous organiser pour gérer les repas et le temps à domicile. Une perte de chance pour notre fils face à un système défaillant et non équitable."
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