Teddy Riner, Léon Marchand, les frères Lebrun et bien d'autres noms ont résonné lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Une belle vitrine qui donne des vocations pour la rentrée. Nicolas Couderc, directeur et responsable du pôle compétition de l'Entente nautique caennaise le sait déjà : "Quand on s'approche d'une piscine, on voit bien que beaucoup de gamins veulent faire comme Leon Marchand. Forcément, on s'attend à une augmentation d'adhésions."
"On a déjà eu 22% de licences en plus la saison dernière"
L'effet Jeux olympiques est une notion approuvée depuis bien longtemps par les clubs qui s'y préparent différemment. Pour l'Alliance judo interquartiers de Caen : "On s'y prépare depuis février, car on a déjà eu 22% de licences en plus la saison dernière", rapporte Alexis Remars, directeur technique et sportif du club. En escrime par exemple, le club La Rapière d'Hérouville a déjà "trois fois plus de demandes alors que nous sommes en train de reprendre", raconte Edmond Le Tual, président du club.
Plus de licences corrèlent donc avec plus de besoins, notamment en termes de personnel. Pour le club des Archers de Caen, en tir à l'arc, William Carville peut compter sur le bénévolat de certains. Le président du club n'a pas le choix pour accueillir plus de monde : "On peut accueillir des nouvelles personnes, mais pour conserver de la qualité, on n'a pas le choix de compter sur des licenciés d'expérience pour venir en aide à nos quatre entraîneurs."
Une limite à ne pas dépasser
Ne pas baisser en qualité, cela revient souvent. En judo, le club de l'Avant garde caennaise semble moins impacté selon Cédric Bonvalet, professeur de judo au club : "On a la chance d'avoir une grosse structure et on peut se déployer sur plusieurs antennes à Caen. Aujourd'hui, on peut accueillir plus de licenciés parce qu'il y a une relève. On arrive à donner envie à des jeunes de passer des diplômes pour être professeur." Un fait constaté à La Rapière d'Hérouville, qui possède deux maîtres d'armes pour entraîner, ce qui complique parfois les choses : "Il est évident qu'on ne peut pas accueillir la terre entière. Chez les plus petits, on peut se permettre de faire des cours en groupe important. En revanche, plus on monte dans les catégories, plus l'accompagnement est personnalisé et là on ne va pas dépasser les quinze personnes sur un cours pour favoriser la performance."
Ne pas investir dans le vide
Ne pas accueillir tout le monde est un crève-cœur pour ces clubs, mais pousser les murs des structures, c'est également une fausse bonne idée. Frédéric Pille, éducateur au Caen tennis de table club, le résume parfaitement : "On ne va pas construire une salle plus grande et prendre plus d'entraîneurs pour une saison. C'est dur de dire non, mais on peut toujours rediriger vers d'autres clubs." Cela n'empêche pas d'essayer d'attirer plus de monde grâce aux initiations, du prêt de matériel et des remises sur le tarif des licences. Mais le but reste de pérenniser ces licences : "On doit donner envie de rester avec ce que nous proposons et que ce ne soit pas ce qu'ils ont vu à la télé qui leur donne envie de rester", précise Frédéric Pille du Caen TTC, sans oublier "qu'il faut avant tout pratiquer un sport pour sa santé. Et avant les médailles, il faut surtout se faire plaisir".
Le club inclusif pour favoriser un effet Jeux paralympiques
Si l'on connaît l'effet JO, difficile de dire la même chose pour les Jeux paralympiques. C'est ce qui est attendu au sein du Comité régional handisport de Normandie.
Cela reste difficile de parler d'un effet Jeux paralympiques, car beaucoup de clubs ne peuvent accueillir un public en situation de handicap. Depuis 2022, le Comité paralympique et sportif français travaille sur la mise en place du dispositif "club inclusif". Ce projet a pour objectif de former et accompagner les clubs pour accueillir des licenciés en situation de handicap.
Cette action se déploie progressivement dans le Calvados, comme le détaille Daniel Jeanne, président du Comité régional handisport de Normandie : "On a déjà travaillé sur Caen, Lisieux et Vire. Bayeux est en cours de développement et ça nous amène à cinq clubs formés depuis 2022. Pour la prochaine saison, trois sont déjà prévus." Aujourd'hui, une bonne vingtaine de structures sont référencées par la Fédération française handisport et avec le déploiement du "club inclusif", "cela facilitera un effet Jeux paralympiques pour inciter les jeunes à pratiquer avec nous", conclut Daniel Jeanne.
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