Tendance Ouest vous le propose ci-dessous le communiqué d'Yves Goasdoué dans son intégralité:
Pourquoi fallait-il ratifier le traité européen ?
Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance financière vient d’être ratifié à l’Assemblée Nationale par une majorité de gauche. Si toute la droite, le front de gauche et les écologistes avaient voté contre, il aurait tout de même été adopté parce-que la majorité élue par les Français en juin a su prendre sa responsabilité.
Chacun sait que les finances de la France ont été laissées dans un état effroyable par les gouvernements Fillon.
Redresser les comptes de la nation est une nécessité absolue si nous voulons conserver nos capacités à développer le modèle Français d’éducation , de protection sanitaire et sociale et de retraites par répartition auquel nous sommes tant attachés.
C’est l’un des engagements de campagne de François Hollande.
Le traité ne dit pas autre chose, ne fixe aucune contrainte supplémentaire à notre pays et n’organise aucun contrôle qui ne dépende d’une autorité nationale française. Si le traité avait organisé un renoncement à notre souveraineté le Conseil Constitutionnel aurait exigé une modification de la Constitution. Tel n’est pas le cas.
La finalité du traité négocié à l’époque par Nicolas Sarkosy a changé.
A un document faisant le triste état des lieux de la mauvaise santé de l’Europe et appelant simplement à un retour aux équilibres budgétaires a été adjoint un pacte de croissance et de relance mobilisant 120 milliards d’euros, prévoyant la taxation des transactions financières et la surveillance de tous les organismes bancaires par la banque centrale européenne.
Plus important encore, l’idée que la BCE puisse intervenir directement auprès des états membres est maintenant admise et ce afin de soulager la dette des états, et donc de soulager les peuples.
Comment ne pas mesurer le chemin parcouru en cinq mois par le Président François Hollande. En mai dernier, il n’était question ni de taxe sur les profits financiers, ni de relance, ni d’intervention de la banque centrale. Il fallait que les peuples, que les Français payent et payent seuls pour colmater les dérives de la finance mondiale. Ce n’est plus le cas, c’est pourquoi j’ai voté la ratification du traité.
Les effets ne sont pas visibles et ne le seront pas avant des mois. La crise financière et économique est profonde. Son cortège de conséquences : la difficulté à vivre, le chômage, la précarité sont bien réels.
Je le sais, je le vois mais on ne répare pas un système fou et vieux de plus de 10 ans en claquant des doigts.
Que fallait-il faire ? Attendre, s’en laver les mains, nier la dette, risquer l’implosion de l’euro et ses conséquences incalculables sur l’emploi et en particulier celui des grands groupes comme Faurecia !
Je respecte celles et ceux qui pensent que le texte n’étant pas parfait et, s’agissant d’un traité, étant le fruit d’un compromis il ne fallait pas le voter.
Je les respecte mais ce n’est pas mon opinion ni ma manière de me comporter. Je crois qu’il est du devoir d’un élu national de prendre la décision qui protège le plus ceux qui risquent le plus c’est-à-dire les plus faibles, ceux qui ne peuvent se prémunir économiquement et qui sont directement exposés au chômage.
La stabilité de l’euro assortie d’une forte relance est la seule voie possible pour éviter un chaos aux conséquences imprévisibles. Le chemin n’est pas aisé mais c’est le seul qui puisse demain conduire à une Europe sociale et en paix. C’est pourquoi, avec cet espoir et en votre nom j’ai voté sans hésitation aucune, la ratification du traité portant stabilisation, coordination et gouvernance financière de l’Europe.
Yves Goasdoué
Député de l’Orne
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