Médicaments qui polluent l'eau
Publiée dans la revue de l'Académie des sciences des Etats-Unis (PNAS), une nouvelle étude révèle que 25% des rivières à travers le monde contiennent des substances médicamenteuses à des niveaux dangereux. La Seine n'échappe pas à cette pollution incolore et inodore.
En Normandie, des études ont identifié la présence de 13 substances médicamenteuses dans l'eau de la Seine. Le GIP Seine-Aval confirme que l'estuaire de la Seine est un réceptacle pour une multitude de substances provenant de l'activité humaine, y compris les médicaments.
Le flux principal de substances pharmaceutiques provient de l'amont, notamment de l'agglomération parisienne, avec environ 26 tonnes par an de substances identifiées. Les stations d'épuration n'ont pas suffisamment évolué pour compenser l'augmentation des prescriptions médicales, laissant cette pollution se propager dans les cours d'eau normands.
Exemple marquant : la pilule contraceptive
La pilule contraceptive, largement utilisée en France, représente un danger particulier. Depuis 40 ans, les scientifiques alertent sur l'impact des hormones rejetées via les urines dans l'environnement. Une étude canadienne a montré que l'hormone présente dans la pilule peut transformer les poissons mâles en femelles et décimer des espèces entières, ce qui a été observé dans la Seine ces dernières années. En France, ces hormones ont contaminé toutes les eaux, y compris celles que l'on capte pour l'eau potable, avec des techniques d'élimination encore en phase expérimentale.
Lessives et produits ménagers : grands pollueurs
En France, un foyer moyen utilise 220 lessives par an, soit jusqu'à 26 litres de produit lavant liquide ou 40kg en poudre. Ces produits, qui se retrouvent dans les eaux usées, ont un impact désastreux sur les écosystèmes aquatiques. De plus les microplastiques issus des vêtements synthétiques passent à travers les filtres des stations d'épuration et se retrouvent dans les cours d'eau et les océans. La loi anti-gaspillage vise à imposer des filtres à microplastiques sur les machines à laver neuves dès 2025, mais d'ici là, la pollution continue.
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