Dernier jour d'un procès très éprouvant aux assises du Calvados. L'accusé, 34 ans, était accusé d'avoir tué l'ex-compagnon de sa concubine, avec un fusil. Très affectées, 18 personnes s'étaient portées partie civile. Les témoignages se sont poursuivis. Le docteur Orsat, médecin psychiatre expert à la cour d'appel d'Angers, a rencontré l'accusé le 17 avril 2024. Il le décrit comme rusé, parlant volontiers quand les propos sont positifs pour lui, mais réticent et devenant hostile si on le contrarie. "Il a tenté, durant tout l'entretien, de prendre la main."
• Lire aussi. Carpiquet. Assises : "Avant cette nuit-là, tout allait bien pour mon couple"
Il était bagarreur
Son professeur de boxe était cité par la défense. Il dit que l'accusé se montrait très impliqué dans ce sport. Il respectait les consignes et a même remplacé un coach pendant 6 mois. A la barre, ce témoin a une pensée pour la victime, qu'il ne connaissait pas, et exprime son empathie envers sa famille. L'avocate des parties civiles le remercie et regrette que l'accusé n'ait pas eu la même compassion.
L'ex-meilleure amie de la compagne de l'accusé raconte que celle-ci lui a dit qu'il était bagarreur, et qu'il ne fallait pas que les deux hommes se rencontrent. Ce témoin ajoute qu'il y a eu des rumeurs, disant que l'accusé voulait tuer Romain Frémont, l'ex-compagnon de sa concubine. Lors des plaidoiries des parties civiles, Me Picard, demande aux jurés d'avoir une pensée pour Romain et rappelle qu'après le drame, l'accusé cherchait les douilles et n'a eu aucun regard pour la victime qui agonissait. Me Barakat dit "un homme a été abattu, c'est une mise à mort".
Légitime défense ?
Dans son réquisitoire, l'avocat général met les jurés en garde contre la défense qui plaidera sans doute la légitime défense. Dans ce procès, ce n'est pas le cas. Il réclame 24 ans de prison et la confiscation de l'arme. Les avocats de la défense argumentent que l'accusé a eu une enfance fracassée et plaident effectivement la légitime défense.
Ce ne sera pas retenu, puisqu'après délibéré de la cour, Mehdi Desloges est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, avec suivi sociojudiciaire pour une durée de 5 années, obligation d'exercer une activité professionnelle ou une formation, de soins psychologiques. Interdiction de détenir une arme pendant 15 ans, inéligibilité pour une durée de 5 ans. Confiscation de l'arme du crime ou de toute autre arme détenue, inscription au Fichier judiciaire national des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Les intérêts des parties civiles seront examinés le 6 décembre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.