Sur les hauteurs de Fécamp, entre verdure et paysage à couper le souffle, le Cap Fagnet porte les marques de la Seconde Guerre mondiale. Les vestiges du Mur de l'Atlantique, construit en 1941, font partie intégrante de l'espace. Aujourd'hui la maison du patrimoine de Fécamp propose des visites guidées au départ du Sémaphore pour retracer ces moments d'histoire. La visite débute par l'exploration du site, une balade qui se fait avec une vue imprenable sur la mer de la Manche.
Le site préservé des affres de la guerre
"C'est l'un des sites les mieux conservés", ajoute Manuel Martin, responsable des archives de la Ville. En effet, la zone, restée intacte, n'a pas connu le Débarquement. "Au soir du 6 juin, ce site ne servait plus à rien", poursuit le spécialiste. Pourtant le site aurait pu jouer un rôle important le 6 juin, "le radar qui se situait sur le Cap, ne fonctionnait pas. S'il avait été en marche il aurait détecté les différents bateaux qui s'approchaient de la côte", affirme le Fécampois. Les quelque 6 939 navires n'ont pas été détectés et le Débarquement a donc pu avoir lieu dans le Calvados.
Une cavité cachée
La promenade se poursuit au rythme des anecdotes historiques. La seconde partie se déroule dans la vallée du Val-Criquet. Dans le renfoncement forestier, une cavité se dresse devant le visiteur, "ici c'était un No Mans Land, il n'y avait pas de végétation", indique Manuel Martin. Désormais, 80 ans plus tard, la nature a repris ses droits. Si le site est connu, le doute persiste encore sur son utilité, "plusieurs hypothèses ont été faites, au début on pensait à un hôpital allemand, mais l'emplacement si loin du front et pas facile d'accès fait plutôt penser à une zone de stockage", conclut le guide.
La construction
La construction de ces fortifications a nécessité la réquisition d'une partie de la population locale.
Passé sous silence
Pendant l'occupation allemande, l'économie locale a été fortement perturbée, voire mise à l'arrêt. A Fécamp, ville côtière, c'est le secteur de la pêche qui est concerné. Aucun bon de sortie n'est donné pour les marins. Grâce à des archives qu'a retrouvées Manuel Martin, le Fécampois affirme : "Les soldats allemands n'ont pas construit ces fortifications." Réquisitionnés par les entreprises de béton locales, certains Normands ont dû travailler pour sauver leurs vies.
Les mythes
Le responsable des archives a reçu des personnes qui se sont retrouvées sur ces chantiers. Confrontés aux documents relatant les accidents de travail de l'époque, certains spécialistes s'opposent sur les faits historiques en évoquant le sabotage de ces constructions avec du sucre ou même du papier introduit dans le béton. "A cette époque, si les gens ont du sucre, ils le gardent pour le consommer", confie le Normand. Tout comme l'utilité du site, sa construction reste un mystère selon le responsable des archives.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.