Ça y est il est reparti. A peine de retour de sa dernière tentative au pôle Nord géographique, l'aventurier rouennais Matthieu Tordeur a pris le départ, lundi 24 juin, pour un nouveau périple sur la calotte polaire du Groenland. L'objectif : parcourir près de 1 500km à travers la neige pendant environ 30 jours avec pas moins de 120kg de matériel. Mais cette fois-ci, le Normand ne part pas seul, il est accompagné de la glaciologue Heïdi Sevestre. Tous les deux auront pour mission d'effectuer des prélèvements quotidiens dans la calotte polaire.
En quête de noir de carbone
"On va faire des collectes d'échantillons de neige pour déterminer la quantité de noir de carbone, explique Matthieu Tordeur. Le noir de carbone, c'est de la pollution qui vient des feux de forêts, qu'il a pu y avoir au Canada ou en Alaska, et de toute la combustion des énergies fossiles… Ces microparticules, elles se déposent partout, en Normandie, à New York ou au Groenland." Comme ces particules sont foncées, elles captent l'énergie du soleil et provoquent l'accélération de la fonte de la calotte polaire groenlandaise. La scientifique Heïdi Sevestre prévoit également de mesurer la densité de neige trouvée sur la calotte pour comprendre le niveau d'accumulation de la neige et valider certaines données satellitaires.
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Les deux comparses ont en commun d'être administrateurs d'un fonds de dotation nommé Témoins Polaires, visant à faire de la sensibilisation sur le milieu polaire et sur la protection de l'environnement. Leurs interactions se limitaient jusqu'ici aux conférences scientifiques, ils vont maintenant se lancer sur le terrain, et pas le plus évident. "On s'attend à avoir des températures qui vont évoluer entre -10 et -35 degrés. Tout ce que l'on sait, c'est qu'en ce moment, sur la calotte polaire, c'est le jour permanent. C'est un peu l'été là-bas."
Leur périple, ils prévoient de le faire en "kite-ski", à la seule force du vent. "Les kites vont nous permettre d'accéder à des points très reculés de cette calotte polaire et surtout, d'y accéder en n'émettant aucune émission."
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Lors de sa dernière expédition au pôle Nord géographique en avril dernier, au cœur de l'océan arctique, Matthieu Tordeur avait dû renoncer à aller plus loin alors qu'un morceau de la banquise s'était effondré. "Elle s'est fracturée sur une douzaine de mètres lorsqu'on a voulu aller dessus, je n'ai pas pu prendre le départ de mon expédition donc c'était assez décevant", explique l'aventurier, preuve en est que la banquise subit déjà les conséquences de la pollution atmosphérique.
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