Ce sera une campagne au pas de course. Pas le temps de tergiverser. Très vite après le choc de la dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée par Emmanuel Macron le soir des européennes, chacun doit s'organiser. En Seine-Maritime comme ailleurs, le Rassemblement national (RN) a crevé les plafonds : 36,36% des suffrages, soit cinq points de plus qu'au niveau national.
Le RN veut des circonscriptions
Conscient de cette force et cet élan, le Rassemblement national espère décrocher une ou plusieurs circonscriptions en Seine-Maritime, un département où il n'a pas encore de représentant à l'Assemblée. A l'heure d'écrire ces lignes, les noms des candidats n'avaient pas été dévoilés, mais les ambitions sont claires. "On a de bonnes chances dans la moitié des circonscriptions", analyse Guillaume Pennelle, président du groupe Rassemblement national à la Région Normandie. Dans l'agglomération de Rouen, c'est la 4e d'Alma Dufour, au sud-ouest, qui apparaît comme la plus "prenable" avec des scores qui, dimanche dernier, ont parfois dépassé largement les 40% dans certaines communes, comme à Caudebec-lès-Elbeuf.
Un front populaire à gauche
Dans cette circonscription, la sortante, députée LFI élue pour la première fois en 2022, compte bien être à nouveau candidate. "J'ai déjà battu le Rassemblement national", assure-t-elle. Elle appelle à l'union de la gauche partout, et en particulier sur cette circonscription où le PS avait présenté un candidat face à elle en 2022. Son appel a semble-t-il été entendu, les partis de gauche (LFI, PCF, PS et EELV) annonçant la constitution d'un "front populaire", lundi 10 juin. "La situation aujourd'hui est bien différente, reconnaît le maire PS de Rouen et homme fort du parti en Seine-Maritime, Nicolas Mayer-Rossignol. Je n'ai pas d'ennemis à gauche", assène-t-il, comme pour laisser entendre que le risque ne serait pas pris de diviser sur une circonscription "gagnable" par le RN. Mais quid de la première circonscription, à Rouen, où le candidat PS Place publique, Raphaël Glucksman est arrivé en tête ? "Qui serait le meilleur candidat à gauche dans la première ?", lance-t-il, rappelant que LFI et la majorité y ont été devancés. Peut-être même ira-t-il en personne y faire campagne. "C'est trop tôt pour le dire mais je ne me déroberai pas devant mes responsabilités." Si les candidats de la gauche rassemblée dans les circonscriptions n'ont pas été encore annoncés, la prime au sortant devrait être respectée. Dans la troisième circonscription au sud-est de Rouen, Edouard Bénard, le député communiste sortant, avait d'ailleurs annoncé sa candidature, bien avant ce nouveau "front populaire".
Côté majorité ?
Pas de doute dans le nord de Rouen sur la deuxième circonscription : Annie Vidal, la sortante Renaissance, y retourne. Damien Adam sur la première se laisse encore le temps de la décision. Dans la quatrième face à Alma Dufour, Laurent Bonnaterre, le maire Horizons de Caudebec-lès-Elbeuf, fait savoir qu'il se tient prêt. Enfin, du côté des Républicains, on espère pouvoir présenter des candidats partout. Jonas Haddad, le président pour la Seine-Maritime, sera candidat face à Annie Vidal dans la deuxième circonscription. Pour les autres, "il faut une équipe, un budget, les candidats ont une vie, un travail...", rappelle l'avocat. Quoiqu'il advienne, le suspense sera de courte durée. Le dépôt des listes est possible jusqu'au dimanche 16 juin.
Elections législatives les 30 juin et 7 juillet : comment ça marche ?
La campagne sera de très courte durée avec un premier tour des législatives prévu le 30 juin 2024.
La campagne sera très courte. Les candidats vont déposer leur liste d'ici dimanche 16 juin, pour un premier tour qui aura lieu le 30 juin et un second tour le 7 juillet. 10 députés sont à élire dans le département de Seine-Maritime. A l'heure actuelle, trois sont communistes, une LFI, deux Renaissance, un socialiste et trois Horizons. Un candidat qui remporterait plus de 50% des voix au premier tour serait directement élu, à condition que cela corresponde à au moins 25% des inscrits.
Dans le cas contraire, les deux candidats arrivés en tête sont qualifiés pour le second tour. Peuvent également se maintenir tous ceux qui ont obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre d'électeurs inscrits, ce qui peut donner lieu à des triangulaires, voire dans certains cas rares des quadrangulaires. Par le résultat et le jeu des alliances, la Seine-Maritime n'a connu aucune triangulaire en 2022.
577 députés vont être élus dans tout le pays. La majorité absolue à l'Assemblée est donc fixée à 289 députés.
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