"C'est un vrai coup de gueule", lance le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol.
En cause, le projet de la fermeture de deux classes pour la rentrée 2024 dans des quartiers populaires de la rive gauche de Rouen : une au sein de l'école maternelle Honoré-de-Balzac et une au sein de l'école maternelle Hameau des Brouettes. Dans le premier cas, les effectifs passeraient l'an prochain à 23,6 élèves par classe pour les petite et moyenne sections. Dans le deuxième, la moyenne atteindrait 25,5 élèves par classe.
"C'est scandaleux, on met des moyens dans les écoles et on n'est pas soutenus", estime Nicolas Mayer-Rossignol, qui met en avant "les enjeux de mixité et d'éducation qui sont essentiels et massifs sur la rive gauche".
"Chaque année, les moyens sont remis en question alors même qu'on est sur un territoire en pleine dynamique urbaine", ajoute Florence Hérouin-Léautey, adjointe en charge des écoles, qui pointe également la nécessité d'une certaine stabilité dans les établissements. "Quand on ferme une classe, on demande à un enseignant de partir !", insiste-t-elle, en évoquant la situation de l'école Maupassant. A la rentrée 2022, une classe a été fermée pour rouvrir finalement à la rentrée 2023. "Ça déstabilise l'équipe et crée de l'inconfort."
Les élus demandent clairement le maintien des deux classes menacées à Balzac et au Hameau des Brouettes.
"On ferme deux classes mais on en ouvre six"
La Directrice académique des services de l'Education nationale (DASEN) de Seine-Maritime, Dominique Fis, assure que la décision a été prise en fonction de la démographie, des priorités nationales et en veillant que "les effectifs en classes de grande section ne dépassent pas 24". Les tendances des années précédentes sont aussi prises en compte. "Par exemple, à l'école Balzac, on a eu 28 élèves de moins que prévu à la rentrée 2023. La carte scolaire, ce n'est pas uniquement un tableur Excel comme on nous le dit!", insiste la DASEN. Dominique Fis insiste aussi sur un ratio positif dans la ville de Rouen lors de la carte scolaire, dévoilée en février. "On ferme deux classes mais on en ouvre six dans d'autres secteurs de la ville, une en maternelle et cinq en élémentaire. On ouvre aussi une classe de toute petite section et une ULIS [classe réservée aux élèves en situation de handicap, NDLR], ce qui monte à huit les ouvertures, contre deux fermetures."
La carte scolaire doit être réexaminée avec de potentiels ajustements à la fin du mois de juin.
Un classement en REP en attente
Les élus ont aussi demandé le classement en Réseau d'éducation prioritaire (REP) des groupes scolaires Anne-Sylvestre - Fabulettes et Marie-Duboccage - Marcel-Cartier. Ces écoles sont désormais au sein de Quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV), depuis la fin de l'année 2023. "Les enfants de ces écoles méritent d'avoir les mêmes moyens que leurs camarades qui sont aussi en QPV à l'école Balzac, déjà classée en REP. Ça veut dire des dédoublements de classe et des moyens supplémentaires", détaille Florence Hérouin-Léautey.
A ce stade, aucune réponse à la demande de classement en REP, déposée en février, n'a été apportée. Le député de la circonscription, Edouard Bénard, a directement saisi la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, sur le sujet. Sur ce point, Dominique Fis indique que la révision se fait toujours selon un calendrier qui est défini au niveau national : "On parle d'une prochaine révision de la carte scolaire en 2025... En tout cas, pas en 2024. Et le classement en QPV n'entraîne pas automatiquement le classement en REP."
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