En matière de panneaux électoraux, "c'est le système D !", sourit Michel Lemesle. Le maire d'Auberville-la-Renault, commune de 465 habitants située près de Fécamp, a dû, comme beaucoup d'édiles, se creuser la tête pour installer les trente-huit emplacements correspondant aux listes en lice pour les élections européennes du dimanche 9 juin.
Sur la porte du garage
Une circulaire du ministère de l'Intérieur impose de mettre à disposition des candidats "au moins une série d'emplacements à côté de chaque lieu de vote". Les panneaux peuvent être scindés, à condition que les parties soient strictement identiques et puissent accueillir au moins une affiche A1 et une A3. Auberville disposait déjà de dix panneaux officiels, auxquels s'ajoutent des contreplaqués fabriqués pour le dernier scrutin européen, où 34 listes se disputaient les suffrages des électeurs. "Comme ce n'était toujours pas suffisant, nous avons installé le reste sur la porte du garage de la mairie", poursuit Michel Lemesle, qui prédit que "certaines listes n'auront même pas de voix !" dans sa petite commune.
A Auberville, la porte du garage de la mairie est mise à contribution.
A Rogerville, près du Havre, pas question d'investir dans des panneaux métalliques, trop chers. "Il a fallu acheter des planches pour faire des panneaux supplémentaires, cela nous a coûté 700 euros", détaille Avelyne Chirol, la maire de cette commune où 1 222 habitants sont inscrits sur les listes électorales. Une fois les panneaux fabriqués, encore faut-il trouver l'emplacement adéquat. "On a changé trois fois de lieu !, s'exclame l'élue. Il ne faut pas gêner la circulation, que ce soit accessible à tous…" C'est finalement sur le grillage de l'école, en face du complexe sportif où seront installés les bureaux de vote, que les panneaux ont été installés.
Au Havre, 20 000 euros de frais supplémentaires
Dans la cité Océane, dirigée par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, il a fallu investir dans une centaine de panneaux électoraux supplémentaires afin d'alimenter les quarante emplacements prévus devant les lieux de vote. Coût total : 20 000 euros. "Il y a aussi un problème de localisation car cela donne de très longues rangées", souligne Agnès Canayer, conseillère municipale déléguée en charge de l'organisation des élections, qui rappelle que l'utilisation du verso des panneaux n'est pas possible.
Même si la Ville utilise des machines à voter, les trente-huit bulletins devront être présentés dans chaque bureau de vote. "Aligner trente-huit bulletins, ça fait du kilomètre !" Si les petites communes peinent, "c'est autant de problèmes pour les grandes, car le facteur est multiplié par le nombre de bureaux". La Ville du Havre compte 110 bureaux de vote (dont certains situés sur un même site).
"Il y a un autre problème. Lors du dépouillement, habituellement vous avez assez d'espace avec une table. Là, il va en falloir beaucoup pour mettre toutes les listes votées !", souligne Frédéric Carlière, maire de Goderville, dans le pays de Caux. Lui aussi a utilisé des panneaux de bois pour installer à quatre emplacements différents les dix-neuf panneaux nécessaires, chacun accueillant les affiches de deux listes. "On a pu le faire grâce à l'appui des services techniques, que les plus petites communes n'ont pas forcément la chance d'avoir." Maigre consolation pour les maires : le scrutin se déroule en un tour. Rendez-vous dimanche 9 juin.
Le casse-tête des panneaux électoraux
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