Ils sont dans les starting-blocks. Alors que le 6 juin arrive à grands pas, le Marathon de la Liberté se prépare à vivre une 37e édition historique. Elle l'est déjà par son nombre d'inscrits. Quatre mois avant le coup de pistolet, 15 000 participants avaient déjà leur dossard en poche.
Rochambelle, 10km, semi-marathon, marathon… c'est complet !
Deux mois plus tard, la totalité des épreuves, soit six courses au total, étaient complètes. Alors, effet 80e D-Day ? Evidemment. Nicolas Hassane, le directeur de l'événement, ne peut que le constater. "Les communes jouent davantage le jeu sur les décors, de fanions aux coquelicots, sourit-il. Côté inscriptions, c'est du jamais vu ! L'engouement n'a jamais été aussi rapide. Au bout de cinq jours, on avait déjà plus de 1 000 inscrits sur le marathon. Le plus incroyable, c'est qu'on est montés à 3 500 personnes sur la liste d'attente de la bourse aux dossards."
Comme lors du 50e anniversaire du Débarquement, en 1994, la jauge de l'épreuve reine, le marathon, est passée de 2 000 à 5 000 participants cette année. Pour les organisateurs, ça change la donne. "Il faut tout revoir sur le parcours du participant, de sa prise de dossard sur le village au transfert logistique", poursuit-il.
"Si on grossissait le peloton, les participants auraient dû marcher"
Quelques jours avant le départ, 2 000 participants n'ont pas réussi à décrocher une place, mais accueillir plus de monde se serait fait au détriment de la qualité, selon Nicolas Hassane. "Faire plus impliquerait de renier notre site de départ à Courseulles-sur-Mer, sauf que partir de Juno Beach est incontournable. Cela nous obligerait à passer par des boulevards qui ont moins d'âme que les digues de Saint-Aubin-sur-Mer ou les planches de Ouistreham. Si on grossissait le peloton, les participants auraient dû marcher sur les premiers kilomètres. Il n'en est pas question." L'événement veut rester à taille humaine, avec tout de même 27 500 coureurs attendus du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin, ce qui fait de lui le quatrième événement de course à pied le plus fréquenté en France. La palme d'or revient au Marathon de Paris et ses 52 000 participants, devant le semi-marathon de Paris (48 000 coureurs) et le Marathon de Lyon (30 000 inscrits). Une "fierté" pour les organisateurs, pour qui le Marathon de la Liberté est désormais reconnu à l'international.
Plus de 20% de femmes sur le marathon
Les étrangers représentent 15% des inscrits sur l'épreuve de 42,195km. "Le premier inscrit vient de New York ! Il y a 65 nationalités représentées mais les pays alliés sont les plus nombreux cette année", admet Nicolas Hassane. Américains, Canadiens et anglo-saxons sont au rendez-vous quelques jours avant les commémorations du Débarquement et de la Bataille de Normandie. Autre satisfaction : la féminisation croissante des courses. De 13% en 2018, l'épreuve reine dépasse les 20% de participation de femmes. "Cette épreuve n'est plus masculine. Ça nous fait plaisir que cette vieille image ait disparu, dit-il. Pour beaucoup, la Rochambelle a été un tremplin pour les autres épreuves." Foulées de la Liberté, Rochambelle, 10km, semi-marathon, relais-marathon et marathon… plus de 20 groupes de musique vont animer les parcours tout au long du week-end. Que la fête commence !
Débutants, confirmés, déguisés… Ils seront sur la ligne de départ
Renée Haccard, 95 ans, est la participante la plus âgée.
Alexandre Haccard et sa grand-mère, Renée, courent le marathon ensemble.
"J'ai les genoux un peu bancals, alors je ne cours pas, je suis poussée par mon petit-fils Alexandre dans une joëlette. Il me promène pendant 42km, c'est génial ! Pour lui, c'est difficile dans les montées et les derniers kilomètres. C'est un vrai binôme. Je lui donne son ravitaillement. Sur le parcours, beaucoup de gens nous encouragent. On va tenter de finir en moins de quatre heures !"
Karine Chéron, habituée du Marathon de la Liberté depuis plus de dix ans.
Karine Chéron est une habituée du Marathon de la Liberté.
"Je n'ai pas manqué une édition depuis ma première Rochambelle, en 2007. 10km, semi-marathon… Je suis mordue ! L'ambiance est exceptionnelle. On est encouragés à chaque coin de rue. L'organisation est formidable, c'est une grosse machine. Mon plus beau souvenir reste quand j'ai été meneuse d'allure. Faire plaisir aux gens, c'était très fort en émotions. L'année prochaine, je ferai sans doute le marathon."
Toujours déguisée, Florence Brachet court pour le côté festif.
Florence Brachet profite du côté festif de l'événement. - Théo Hamel
"L'année dernière, j'étais en Croix-Rouge et, la première année, en Maryline. Sauf que j'ai eu un problème, j'ai dû faire appel aux secouristes pour un fil de fer qui ressortait de ma robe blanche. On s'est arrêtés chez des gens pour aller chercher une pince, une épingle et du scotch ! Avec mes copains de région parisienne, on vient pour faire marrer les bénévoles aux ravitos et les spectateurs au bord de la route."
Sébastien Trarieux va parcourir son premier marathon, à 43 ans.
Sébastien Trarieux va réaliser son premier marathon.
"J'ai toujours dit que je ne ferais pas de marathon mais j'ai été poussé par des amis après avoir couru plusieurs 10km et semi-marathons. C'est aussi une édition spéciale pour le 80e D-Day. C'est un gros défi sportif. Le plus difficile va être le temps de course et la distance. C'est long ! J'espère finir en quatre heures. On verra à l'arrivée si j'en referai d'autres ou si je serai dégoûtée (rires)."
Ils sont indispensables : 1 600 bénévoles mobilisés
Le Marathon de la Liberté repose sur une organisation de 1 600 bénévoles pendant quatre jours, du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin. Sandrine Lemaitre en fait partie depuis 2015.
Des sourires et des encouragements… Chaque participant du Marathon de la Liberté sait l'importance des bénévoles sur le parcours. Relayeurs, retrait des dossards, logistique… L'événement ne pourrait pas exister sans ses 1 600 bénévoles attentionnés. Sandrine Lemaitre fait partie de ceux-là, depuis 2015. "J'ai commencé par la remise des dossards et maintenant, je suis responsable de l'équipe animation/protocole avec une équipe de 20 bénévoles", explique-t-elle. Par "plaisir et passion", elle travaille sur l'événement toute l'année.
Et ce qui lui plaît par-dessus tout, c'est de voir "familles et enfants applaudir leurs proches sur la ligne d'arrivée". En neuf ans, elle garde parmi ses plus beaux souvenirs la remise d'un challenge Harmonie Mutuelle sur la Rochambelle. "J'ai appelé une femme sur le podium et elle m'a annoncé que ce jour-là elle était en rémission d'un cancer. On verse souvent nos larmes derrière nos lunettes de soleil." Ouvrez l'œil, vous pourrez la retrouver sur la ligne de départ ou d'arrivée ce week-end.
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