Avant le démâtage et la blessure, samedi 11 mai, la course était déjà compliquée. Comment vous sentiez-vous ?
"C'est vrai que c'était difficile, avec une emmerde par jour au moins ! Mais cette première course en solo a été très riche en apprentissage, c'était une super formation pour mon jeune âge (23 ans) et, même si c'était dur, il fallait le faire pour tous les acteurs qui gravitent autour de ce projet. J'étais motivé plus que jamais à terminer cette course."
Au-delà de la blessure, qu'est-ce qui a été le plus difficile ?
"Quand je n'ai pas pu réparer le moteur pour la deuxième fois. Il n'y avait plus d'énergie à bord, donc plus de pilote automatique, plus d'informations météorologiques… Cela faisait déjà douze jours que je barrais, dans un état de fatigue absolu, et il fallait encore tenir quatre jours à la barre, la punition ultime !"
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Avez-vous eu peur quand le Class 40 Zeiss a démâté ?
"Je n'ai pas eu trop peur au moment de l'accident, car j'avais tellement mal ! J'étais plié en deux dans le bateau, le doigt à l'envers, une vision d'horreur. L'hélitreuillage s'est passé très vite, je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir. Il fallait sauter du bateau et aller vite aux plongeurs pour se faire secourir le plus rapidement possible, car l'hélicoptère ne pouvait pas rester trop longtemps sur place, à cause de la nuit et parce que l'on était loin des côtes. Il fallait que tout se déroule bien du premier coup."
Comment vous sentez-vous, physiquement et mentalement ?
"J'ai très mal à la main, il faut que je subisse une opération d'urgence au risque de perdre la mobilité de ma main droite. Mentalement, je relativise un peu, je me suis battu comme un dingue du début à la fin. C'est un sport matériel et malheureusement, le mât m'est tombé dessus… Je ne suis pas sûr que ce soit une erreur de ma part, je ne peux pas trop m'en vouloir. J'aurais tellement voulu terminer cette course. Pour l'instant, je n'ai pas encore vraiment fait le deuil car je suis très entouré, mais je pense que ce sera plus difficile quand je serai de retour en France."
La suite, c'est quoi ?
"Le bateau est arrivé mercredi 15 mai à Newport, près de New York, il n'y a pas de dégâts structurels sur la coque. Il va falloir trouver un cargo pour effectuer les réparations en France, acheter un nouveau mât… La priorité, c'est que je me soigne. La saison de course est stoppée, il n'y aura pas de Québec/Saint-Malo, et il va y avoir des contraintes budgétaires… Mais, même si je suis blessé, je ne suis en aucun cas abattu. Je vais me battre jusqu'au bout, pour repartir avec le nouveau bateau à la fin de l'année. Ça fait mal, il faut serrer les dents, mais je reviendrai plus fort."
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