Que va-t-il advenir des immeubles verre et acier de Rouen encore debout ?
L'incendie du 30 septembre 2023 est encore dans toutes les mémoires. Deux de ces immeubles du quartier Saint-Julien étaient dévorés par les flammes, lâchant au passage un impressionnant panache de fumée. Le chantier d'évacuation des déchets, contenant de l'amiante, est désormais terminé et trois adolescents de 14 ans sont jugés par le tribunal pour enfants pour des faits de destruction volontaire, mardi 7 mai.
Sur le même site des pépinières Saint-Julien, cinq immeubles du même type, laissés à l'abandon, propriété du bailleur Rouen habitat, sont encore debout. Un large projet immobilier, porté par Cogedim, est toujours d'actualité et doit permettre de tourner la page de ces constructions particulièrement vulnérables aux incendies. "Le projet sur les quatre hectares est travaillé depuis 2020 en concertation avec les habitants", insiste Fatima El Khili, adjointe au maire en charge de l'urbanisme. La Ville, qui a signé une convention avec le promoteur, participe à la création de ce projet et a posé des conditions. "C'est un quartier qui va faire la part belle à la place de la nature, totalement piéton, avec des espaces extérieurs pour l'ensemble des 500 logements, principalement en accession libre et à coût maîtrisé", précise l'élue. La vente pourrait intervenir d'ici la fin du mois de septembre pour des travaux de démolition dès 2025. La démolition et le désamiantage des cinq immeubles verre et acier doit se faire en une fois, étant donné le danger qu'ils représentent.
Situation au point mort sur les Hauts de Rouen
Dans le quartier des Hauts de Rouen, deux immeubles verre et acier subsistent encore. L'un est occupé par le siège du Rouen hockey élite, qui a pris les mesures nécessaires contre le risque incendie.
L'autre est la propriété d'un investisseur qui devait le réhabiliter pour y faire des logements, mais la situation est au point mort. "Un projet avait été validé avec les pompiers pour de grands logements", explique Fatima El Khili. Mais le propriétaire souhaiterait finalement en faire davantage, plus petits. Impossible de délivrer un permis dans ces conditions pour la Ville, étant donné les risques. Statu quo donc pour cet immeuble qui a été classé monument historique, comme un témoin de ce style d'architecture. Et ce, malgré les faiblesses qu'elle suppose. L'immeuble a d'ailleurs été récemment touché par deux incendies.
"On ne peut pas garder cette verrue, qui constitue un risque permanent. On a demandé à nouveau au propriétaire de sécuriser au maximum son bien et on est en attente d'une solution", répète l'adjointe, qui concède que les moyens d'action de la Ville sont limités sur la question, le droit de propriété restant inaliénable.
La possibilité d'un déclassement de l'immeuble est à l'étude pour pouvoir ordonner sa démolition.
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