Isabelle Bournier, scénariste et directrice des affaires culturelles au Mémorial de Caen, et Paul Gros, dessinateur de Bayeux, ont participé à la réalisation d'un docu-BD sur le Débarquement en Normandie, éditée par la maison d'édition normande Petit à petit. La sortie est prévue mercredi 22 mai.
Comment avez-vous accepté ce défi
à moins d'un an de la sortie de la BD ?
Isabelle Bournier (I.B.) : "Je n'avais jamais travaillé un scénario seule pour une BD. J'ai eu une grande liberté de propositions, c'était super intéressant."
Paul Gros (P.G.) : "La maison d'édition a senti qu'il y avait un projet intéressant dans le contexte du 80e anniversaire du Débarquement. Faire travailler des auteurs du coin, de par leur connexion territoriale et leur bagage culturel, fait qu'on a un lien avec le Débarquement."
La connaissance du territoire
vous a-t-elle aidés ?
P.G. : "Le travail reste le même mais on a moins de recherches à faire pour le décor. Les images arrivent spontanément car ce sont des lieux que l'on fréquente ou que l'on connaît. Par exemple, il y a une histoire qui se passe au Havre. J'ai passé quatre ans là-bas. Dessiner les quartiers en briques a été un plaisir."
I.B. : "Oui, par exemple, le groupe Morpain du Havre (résistants, ndlr) m'a inspiré dans un scénario."
Quel a été le lien entre vous ?
P.G. : "Isabelle m'a fourni un scénario de 14 pages. J'ai un début d'architecture et ensuite, à moi de l'habiller. Entre mon premier croquis et le produit final, on a des échanges réguliers."
I.B. : "Je validais ce qu'il dessinait sur le plan historique. Par exemple, quand des casques ne correspondaient pas au pays allié, je faisais des corrections."
Quelle est votre patte personnelle ?
P.G. : "J'ai un style graphique semi-réaliste, c'est-à-dire qu'un personnage peut partiellement se déformer en fonction des émotions. Par exemple, pour un personnage en colère, sa bouche peut occuper un tiers du visage. Il fallait réussir à transmettre ce style tout en respectant l'histoire car ce n'est pas une farce."
Est-ce difficile de transmettre
cette histoire sur une BD ?
P.G. : "Non. On peut traiter le Débarquement comme une blague, quelque chose de triste ou de froidement analytique. Un événement grave n'est pas forcément ennuyeux et triste en dessin."
I.B. : "Ça ne change rien. Je devais trouver un déroulement dynamique avec des rebonds, de la tension et de bons personnages. Le défi était d'ajouter des éléments de fiction liés au fond historique. La BD aborde tous les sujets, même la mort. C'est une histoire vivante, sans être artificielle."
A qui cette BD est-elle destinée ?
I.B. : "On peut la lire à partir de 10 ans mais il y en a pour tout le monde dans ce livre. C'est comme le cinéma. L'alternance BD et documentaire est très dynamique. Cela permet d'approfondir certains moments de l'histoire."
P.G. : "Elle s'adresse aussi bien aux grands enfants qu'aux adultes. Des néophytes sur le sujet y trouveront leur compte."
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