"C'est une période de gros stress", reconnaît Christelle Quemin, à la tête d'un verger du côté de Jumièges. Le gel tardif qui traverse la Normandie depuis le début de la semaine a des conséquences directes sur les exploitations fruitières de la région, notamment dans la vallée de la Seine.
"J'ai une parcelle près de l'Abbaye où il a fait -2 °C, mais finalement ça va, on n'a pas eu trop de dégâts", explique Isabelle Bareix, gérante des Vergers du Mesnil Jourdain, dans l'Eure, qui mise surtout sur la chance pour échapper au pire. Elle, n'a rien pour protéger son verger. "C'est vrai qu'il y a les bougies (antigel), mais les bougies ça coûte cher et il ne faut pas que les températures descendent trop bas non plus, c'est jamais garanti, c'est un peu pile ou face." Par conséquent, l'arboricultrice ne peut être que témoin de la situation. "On croise les doigts et on prie."
"Au-delà de -2 °C c'est critique"
Les cerises, quand elles sont en formation, font partie des fruits les plus fragiles : "Il suffit d'un gel de trop, elles deviennent noires et elles tombent, c'est pareil pour les pommes, un gros coup de gel en une nuit et on peut tout perdre, ça va très vite", poursuit Isabelle Bareix. Alors, il faut scruter attentivement la météo. "Au-delà de -2 °C c'est critique."
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"C'est comme cela depuis plusieurs années déjà, avec un petit redoux en février, mars ou début avril, qui donne le signal de départ aux pommiers… Et quelque temps plus tard, une nouvelle période de froid qui peut abîmer les futures pommes", remarque de son côté Stéphanie Maertens, maraîchère en agriculture biologique aux Trois Pierres, près de Saint-Romain-de-Colbosc. Elle, a pris les devants et s'est équipée de bougies antigel pour réchauffer son verger de pommes à couteau d'1,5ha. "C'est la première année qu'on en utilise… C'est un investissement important… Il faut plus d'une heure pour toutes les allumer, il faut aussi anticiper."
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Pour Isabelle Bareix, il faudra attendre un peu pour faire le bilan. "On a déjà gelé les années précédentes. Parfois on ne le voit pas tout de suite et on ne le remarque que quelques jours après." Malgré tout, la productrice reste confiante. "L'an dernier, on a eu jusqu'à 80% de pertes sur certaines variétés fragiles… cette année on a quelques fleurs qui ont cuit, mais je pense qu'on aura une récolte à peu près correcte."
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