Depuis le 15 avril et jusqu'en octobre, certains établissements à Caen ont pu s'agrandir grâce au dispositif des "extensions de terrasses". Mis en place par la Ville, il donne la possibilité aux bars et restaurants d'étendre leurs terrasses selon un périmètre prédéfini par la municipalité. Deux lieux ressortent sur l'ensemble de la ville, le premier se trouve sur le quai Vendeuvre, avec les conteneurs sur le long du port, et le second place Saint-Sauveur, avec plus de tables chez certaines enseignes.
"Ça plaît aux Caennais,
donc forcément ça fonctionne"
L'extension des terrasses ou les terrasses déportées, "c'était pour pallier les différentes restrictions à la sortie du Covid", explique Camille Brou-Vernet, maire adjointe en charge des commerces. Aujourd'hui, ce dispositif se pérennise. "Ça plaît aux Caennais, donc forcément ça fonctionne", selon Sylvain Douabin, gérant du Bercail et de La Pagaille, sur le quai Vendeuvre. Il précise : "Pour mes deux enseignes, j'ai une clientèle de 60 à 70% d'habitués, donc j'ai entre 30 et 40% de nouveaux clients. Ils viennent par hasard, car ils se baladaient au soleil." Sur le port, chaque bar a le droit à un espace de 60m2 en plus de sa terrasse. "Ça nous permet d'avoir une cinquantaine de clients qui peuvent profiter d'un verre sous le soleil", raconte Christopher Ruffier, en charge du conteneur des Sardines.
Des commerces tributaires du soleil
Du côté de la place Saint-Sauveur, comme sur le quai Vendeuvre, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut du soleil pour que cela fonctionne. "Dès qu'il y a un rayon de soleil, notre terrasse se remplit rapidement car on n'est pas mal niveau exposition, reconnaît Raphaël Piron, responsable du bar Le Cristal. Pour l'activité estivale, c'est génial car on double le nombre de places. C'est plus difficile l'hiver, surtout quand on a moins voire pas de place à l'intérieur." Frédéric Devy, à la tête du restaurant Monsieur Louis et de la brasserie Gustave, renchérit : "C'est que du plus pour nous, surtout l'après-midi où les gens se posent pour boire un verre. Pour la restauration, s'il fait beau, tout se passe en terrasse et s'il pleut, tout se passe à l'intérieur. Mais comparé à une période classique, c'est entre 15 et 18% en plus sur le chiffre d'affaires."
Un coût supplémentaire
Cependant, le dispositif d'extension n'est pas sans conséquences financières, l'investissement restant important pour ceux qui en profitent. Sylvain Douabin l'explique : "On exploite l'espace public selon les mêmes règles que les terrasses classiques, avec une facturation au mètre carré et tout ce qui s'ensuit. Que ce soit l'électricité, l'achat du conteneur et l'aménagement avec la terrasse, c'est un investissement de 35 000 à 45 000 euros pour chacune de mes enseignes." Pour le patron du Délirium et du O'Donnell's, Frédéric Pignet, "l'investissement fait qu'il est difficile de se faire du bénéfice pour le moment. Mais nous n'avions pas le choix de le faire, sinon c'était un coup à perdre de l'argent sur cette période parce que les autres bars en profiteraient et pas nous". Une chose est sûre, ce dispositif donne de l'attrait sur Caen : "Les périodes de juillet et août ont toujours été plus difficiles. Aujourd'hui, ça devient des mois normaux grâce aux terrasses", se réjouit Sylvain Douabin.
L'extension des terrasses, une activité contrôlée par la mairie
Chaque année, les bars et restaurants de Caen ont la possibilité d'agrandir leurs terrasses. Camille Brou-Vernet, adjointe à la Ville, explique comment la mairie contrôle ces extensions.
Après la crise sanitaire de 2020, la mairie de Caen a mis en place un dispositif d'extension de terrasses et de terrasses déportées sur l'ensemble de la ville. Aujourd'hui, il se poursuit car "ça contribue à la vie dans la ville", explique Camille Brou-Vernet, adjointe à la Ville de Caen en charge des commerces. "La place Saint-Sauveur par exemple est occupée par le marché un jour par semaine. Elle peut servir pour des animations, mais ces terrasses ramènent de la vie et du dynamisme dans le quartier de manière quotidienne", précise l'élue.
Pour favoriser cette vie dans la ville, la mairie tient quand même à contrôler ce déploiement : "On les autorise pendant la période attractive, mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la circulation piétonne. Pour cela, il y a des demandes qui doivent être réalisées, et on s'adapte au cas par cas en fonction de la localisation du commerce, de sa taille et de son type de terrasse", développe l'adjointe en charge des commerces.
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