Disons tout de suite la vérité. Evidemment, il faut aimer les tripes à la mode de Caen, et même les aimer beaucoup, pour avoir envie de s'en repaître au petit-déjeuner. Cela faisait de moi, au sein de la rédaction, la personne toute désignée pour aller honorer cette tradition au Veau d'or, au pied du pont Mathilde, en face de ce qui se trouvait être autrefois des abattoirs. Une bonne trentaine de personnes sont présentes dans la salle quand j'arrive, à 9h30. L'odeur, délicieuse, est saisissante, même s'il est un peu tôt… La salle est à la gloire de la viande et des abats, la vache se déclinant aussi bien en fausse peau sur les murs qu'en photo de famille dans les cadres.
"Y'a pas de secret, il faut que ça mijote !"
Autour de moi, ça parle fort, ça rit. Je commande ma formule et un kir m'est servi d'emblée. Promis, je n'en ferai pas une habitude, d'ailleurs à cette heure, je n'ai bu qu'un café. Quelques instants plus tard, les belles tripes sont amenées sur la table, directement dans la tripière, en quantité astronomique pour une seule personne. En accompagnement ? Une bouteille de bordeaux. Au même moment, Elisabeth Barbier-Bataille, dite Babeth, la patronne, fait son entrée dans la salle. Exclamation générale ! Elle qui a repris le restaurant en 2019 connaît absolument tout le monde et s'empresse de claquer la bise à ses clients qui lui donnent les dernières nouvelles. "Bonjour Monsieur le journaliste !", me lance-t-elle quand elle arrive à ma table, me servant au passage un verre de vin. A ce stade, je croque à pleines dents dans ma première fourchette de tripes, pour découvrir qu'elles sont délicieuses, fondantes, savoureuses. Deux assiettes plus tard (finalement l'appétit vient en mangeant), on me présente un plateau de fromages normands qui, disons-le, bien affinés, viennent chatouiller les narines. Camembert et neufchâtel dans la force de l'âge, délicieux, viennent conclure ce petit-déjeuner inhabituel. Excusez mon impasse sur le digestif de 9h50… Courageux mais pas téméraire. J'ai alors le plaisir de voir arriver à ma table l'équipe de passionnés. "Mon grand-père était marchand de viande et j'ai le souvenir de ces hommes qui prenaient le calva le matin ici. Aujourd'hui, c'est plus les gens du bâtiment mais on retrouve l'ambiance, tout le monde se connaît", décrit Babeth avec son entrain naturel. "Y'a pas de secret, la cuisine de grand-mère, faut que ça mijote, c'est le cas depuis 7h ce matin", précise Stanislas Bretagne, cuisinier au Veau d'or depuis 22 ans. Repu, sourire aux lèvres à 10h30, je suis fin prêt pour affronter le reste de la journée.
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