Les écharpes tricolores se mêlaient aux chasubles colorées, vendredi 19 avril, à la mairie de Lillebonne. Environ 550 personnes ont répondu à l'appel des élus de Caux Seine Agglo, rassemblés pour partager leur sidération et leur combativité après les annonces d'ExxonMobil, qui prévoit de supprimer 647 postes sur son site pétrochimique de la zone industrielle de Port-Jérôme. "Un coup de massue" a rappelé Christine Déchamps, maire de Lillebonne, en préambule. Dans l'assistance, de nombreux maires, conseillers municipaux, départementaux, mais aussi les parlementaires Gérard Leseul, Jean-Paul Lecoq et Céline Brulin. Des salariés de Chevron, Total ou autres entreprises du territoire également.
Les annonces de la semaine dernière ont créé l'émoi sur le territoire.
Des recettes fiscales en moins
"C'est un coup dur pour des milliers de salariés et leur famille et un véritable cataclysme pour notre bassin d'emploi", poursuit l'élue, redoutant l'impact de ces suppressions d'emplois sur "le commerce, les clubs, les associations et les collectivités locales". Selon les premières estimations, sa commune devrait perdre au moins un million d'euros de recettes fiscales par an.
Christine Déchamps, maire de Lillebonne
"Comment est-ce possible, compréhensible, qu'en 90 secondes on puisse décider qu'en 90 jours on met fin à 90 ans de présence d'ExxonMobil sur ce site, de savoir faire industriel, de sueur, d'innovation, de déconstruction ?" s'interroge de son côté Virginie Carolo-Lutrot, présidente de Caux Seine Agglo. Après le temps de la sidération, vient celui d'une "colère constructive". Les élues déplorent notamment le timing, une fermeture brutale alors que les unités de Plastic Energy, Futerro, Eastman ou Air Liquide annoncées sur le territoire ne sont pas encore en service.
"Une décision inhumaine"
"Il est très important que l'on soit soudé contre cette décision inhumaine qui ne s'arrête pas aux portes d'Exxon", conclut Gilles Telal, de la CFE-CGC, au nom de l'intersyndicale. A rebours de la stratégie d'ExxonMobil, qui prévoit d'arrêter les unités dès cette année, les salariés demandent du temps pour discuter du projet industriel et des conditions d'emploi. "Des projets étaient en cours pour diminuer les émissions de CO2, passer une partie des équipements à l'électricité au lieu de la vapeur… Tout est abandonné ! On n'accepte pas cet état de fait", déplore Germinal Lancelin, de la CGT.
Germinal Lancelin, délégué syndical
Un nouveau rassemblement est d'ores et déjà prévu devant la mairie le 1er mai, à 10h30, jour de la fête du travail, cette fois à l'appel des syndicats.
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