Un professeur d'histoire-géographie jugé pour avoir sorti un couteau devant ses élèves en octobre 2023 et proféré des propos "violents", a été condamné jeudi 18 avril au Havre à six mois de prison avec sursis et à une interdiction d'enseigner de trois ans.
C'est un "pétage de plombs, j'ai craqué", a déclaré l'enseignant après la décision du tribunal correctionnel, ajoutant que "l'extrême droite m'a récupéré mais je ne suis pas leur héros, je suis malade, il faut les combattre".
L'homme de 52 ans, avait sorti le 21 octobre 2023 un couteau Opinel devant ses élèves en classe de 1re et avait déclaré : "Si on m'énerve, je suis capable de soulever une seconde et lui taper la tête contre le mur jusqu'à ce qu'elle explose", avant d'indiquer bénéficier d'un "totem d'immunité".
Le prévenu, souvent confus pendant l'audience, a reconnu avoir "craqué" dans le contexte des attentats islamistes envers les enseignants. Les faits s'étaient produits quelques jours après un hommage à Samuel Paty et après l'assassinat de Dominique Bernard. Les deux enseignants ont été assassinés dans des attentats islamistes, Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020 et Dominique Bernard à Arras, le 13 octobre 2023.
Le tribunal a retenu les expertises médicales reconnaissant que l'enseignant, "en souffrance psychologique depuis longtemps", subissait une altération de son jugement au moment des faits, sans abolition. Référent laïcité dans son établissement, le prévenu a rappelé le passif l'ayant selon lui amené à ce "dérapage" : Charlie Hebdo, Dominique Bernard, Samuel Paty, "beaucoup d'arrêts maladie" et sa "solitude".
Philippe Antoine, le substitut du procureur de la République du Havre, a requis une condamnation de trois mois avec sursis pour ne pas procurer de "totem d'immunité". L'enseignant était poursuivi pour violence psychologique avec arme et port d'arme prohibé. Son avocat, Me Antoine Siffert, réagissant à la condamnation de son client, a regretté que le tribunal "juge qu'un enseignant qui touche le fond a commis une infraction". "Il ne va pas bien, tout le monde l'a vu mais personne ne le dit" à l'Education nationale, avait-il accusé lors de sa plaidoirie.
Le tribunal a également condamné Patrick Domenget à cinq ans d'interdiction de port d'arme. Il n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui demandait une injonction de soins, comme le réclamaient également plusieurs représentants légaux des élèves.
(avec AFP)
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