Le procès du quinquagénaire accusé de tentative de meurtre sur son épouse s'est poursuivi mercredi 17 avril, aux assises du Calvados, à Caen. Le féminicide avait pu être évité, le 22 octobre 2021, à Vire.
• Lire aussi. Assises du Calvados. Tentative de meurtre sur son épouse : il risque la prison à perpétuité
Depuis 2017, date de la mort de son père, l'accusé a beaucoup changé : il a coupé les ponts avec toute sa famille, est devenu violent avec sa femme, la rabaissait, s'alcoolisait, et exigeait beaucoup de ses enfants, qu'il brutalisait parfois, quand leur mère était absente. Celle-ci décide de demander le divorce, ce que son mari prend très mal.
La fille essaie de sauver sa mère de l'étranglement
Il ressent ça comme un abandon. Par mesure de protection, la femme et les enfants sont conduits dans un gîte à Vire. L'homme trouve rapidement l'adresse et, le 22 octobre 2021, il s'introduit dans le logement après avoir cassé un carreau. La femme dit à ses enfants de se cacher dans les toilettes et le mari la jette sur le lit. Il lui serre le cou en criant "je vais te tuer". La fille aînée sort des toilettes et essaie de libérer sa mère qui doit son salut à un courageux passant qui, entendant des cris, s'est précipité pour lui porter secours. La victime a perdu conscience quelques instants.
A l'audience, la présidente lit des témoignages, en particulier ceux des enfants qui sont unanimes pour dire qu'ils avaient peur de leur père. Une des filles dira même à la suite de l'agression : "J'avais très peur que papa nous capture quand maman serait morte." La bâtonnière Maître Boudevin, qui défend les intérêts de la famille victime, dit que le père est "un tyran domestique et qu'il ne faut jamais s'opposer à lui".
Huit ans de sûreté
Maître Dejoue, avocat général, explique que le geste de l'accusé est d'une gravité extrême. Il demande 14 ans de prison. Pour Maître Boudard, avocat de la défense, son client est un solitaire. Son discernement a été altéré lors des faits. Le verdict a été rendu en fin de journée. L'altération partielle du discernement au moment des faits est retenue.
Pascal Harel, 52 ans, est condamné à 16 ans de prison, dont 8 de sûreté. A sa sortie, il devra se soumettre à un suivi sociojudiciaire avec soins. Il a interdiction de contact avec ses victimes et de paraître à leur domicile, lieu de travail ou établissements scolaires, ainsi que de port d'arme. L'autorité parentale lui est retirée. Il ne touchera pas de pension de réversion et est inéligible pendant 10 ans. Maître Boudevin demande une expertise psychologique des six victimes et, en attendant, une provision sur dommages et intérêts. La cour accepte. En attendant l'expertise, Pascal Harel devra verser 15 000 euros à son ex-épouse et 8 000 euros à chaque enfant.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.