Elle était la plus importante zone commerciale de Normandie lors de son implantation, en 1973. La zone commerciale du Mesnil-Roux à Barentin et ses 222 enseignes pour 5 millions de clients par an a été pensée à l'époque toute pompidolienne du tout voiture. 50 ans plus tard, le modèle a vieilli. C'est en ce sens que la zone était candidate et est devenue lauréate du plan national de transformation des zones commerciales. "Dès 2021 et 2022, on a lancé un grand travail d'étude avec les enseignes, les partenaires, les propriétaires pour identifier ce qu'il fallait faire", indique Christophe Bouillon, maire de Barentin et président de la communauté de communes Caux-Austreberthe. "La zone est ancestrale, admet aussi Fabien Quesne, président du club des entreprises de Barentin et directeur du Darty. On a manqué de modernisation… Les enseignes sont arrivées sans logique d'implantation et la zone devient un peu désuète pour les attentes des consommateurs." Les résultats de l'étude du cabinet Lestoux, spécialiste des zones commerciales, ont permis de définir les priorités.
Les mobilités
Le tout voiture est la norme à Barentin. La circulation tourne au calvaire les week-ends et les clients, faute d'alternative, reprennent leur véhicule entre chaque magasin qu'ils fréquentent sur la zone. 40% des déplacements sont internes à la zone. "Il fallait faire venir le bus ici, c'est fait", précise Christophe Bouillon avec le lancement du réseau Moca sur la communauté de communes. Autre priorité : créer une nouvelle sortie pour fluidifier le trafic. Elle devrait permettre, d'ici la fin 2024, de quitter la zone près de But depuis la Carbonnière pour rejoindre directement le rond-point de l'autoroute. Par la suite, il faudra réorganiser les cheminements piétons et cyclables sur la zone, notamment depuis l'arrêt de bus. "Il faut aussi améliorer la mobilité en transports publics entre Rouen et Barentin", insiste Fabien Quesne.
Attirer de nouvelles enseignes
Autre priorité pour moderniser la zone : l'accueil de nouvelles enseignes. "Nous n'avons pas de pôle loisirs comme sur les zones modernes", note Fabien Quesne. Une demande qui ressort dans l'étude menée sur les attentes des consommateurs. "L'Escape game fonctionne bien mais on peut imaginer aussi du karting électrique ou des parcs de trampolines."
Et sur le long terme…
La zone va aussi devoir se verdir pour devenir plus accueillante. Le constat est partagé par tous mais il reste à savoir sur quel espace rogner pour réinstaller un peu de verdure et donner envie de s'attarder en extérieur. Ces aménagements paysagers pourraient intervenir dès 2025, 2026 et 2027, maintenant que la dynamique est lancée, estime Christophe Bouillon. Autre opération complexe qui devrait prendre plus de temps : la question de la réorganisation des enseignes pour donner une logique globale à la zone, en créant par exemple un pôle loisirs ou en regroupant les concessionnaires automobiles. Un processus qui implique de garder tout le monde autour de la table, y compris les foncières de Carrefour ou d'Auchan, grands propriétaires des murs sur place. Lutter contre la vacance autour de 20% sur la zone est aussi une priorité et aucune porte n'est fermée. Des logements sur la zone ? La possibilité est aussi étudiée pour les années à venir.
Le plan national de transformation comme déclencheur
Le plan national de transformation des zones commerciales doit permettre à celle de Barentin de mener à bien les priorités définies lors de son étude.
La zone commerciale de Barentin est la seule en Seine-Maritime à être lauréate du plan national de transformation des zones commerciales. 74 ont été retenues au niveau national.
Dans un premier temps, une enveloppe de 75 000 euros doit permettre "d'amplifier les moyens techniques et financiers pour ce projet", précise la communauté de communes Caux-Austreberthe. Il faut entre autres finaliser les études. D'autres moyens pourraient ensuite être débloqués, "notamment pour boucler des opérations spécifiques", estime Christophe Bouillon, le président de la communauté de communes Caux-Austreberthe.
"Il y a un éclairage sur la zone qui va aussi nous permettre d'attirer de nouvelles enseignes", espère l'élu. Etre lauréat du plan devrait aussi permettre d'agir vite grâce à du dérogatoire. "Aujourd'hui, les procédures d'autorisations de commerces ou de constructions sont longues. Si on peut accélérer pour construire le nouveau modèle, ça va dans le bon sens."
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