Parmi les cinq personnes devant le tribunal maritime du Havre depuis mardi 2 avril dans le cadre du procès du naufrage du Breiz, le capitaine de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Ouistreham, est jugé pour négligence et faux dans un document de bord. Le troisième jour du procès s'est tenu jeudi 4 avril. La nuit du 14 janvier 2021, le patron du Breiz avait appelé les secours pour une avarie de barre lors d'une pêche à la coquille Saint-Jacques au large de Port-en-Bessin, dans le Calvados.
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"Chacun fuit ses responsabilités"
Remorqué par un canot de la SNSM de Ouistreham, le navire avait sombré en pleine nuit, entraînant la mort des trois marins, Quentin Varin et les frères Jimmy et Steven Gibert. "C'est le jeu de la patate chaude, chacun fuit ses responsabilités", a estimé jeudi 4 avril devant le tribunal maritime le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, pour qui "il s'agit d'une chaîne où chacun a failli à sa mission".
Quelles sont les peines requises ?
Douze mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de naviguer ont été requis à l'encontre du capitaine de la SNSM de Ouistreham. Six mois d'emprisonnement avec sursis ont par ailleurs été requis par Bruno Dieudonné à l'encontre du coarmateur du navire, pour qui "seule la rentabilité compte", a affirmé le procureur. A l'encontre d'un expert maritime, que "la logique économique a conduit à fermer les yeux" selon le magistrat, ont été demandés six mois d'emprisonnement avec sursis et une amende de 30 000 euros pour sa société.
Cet expert avait rendu un rapport sur le bateau peu avant le drame. Le procureur a en outre demandé une "peine de principe" pour les deux agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) jugés par le tribunal maritime, comme l'expert et l'armateur, pour homicides involontaires.
Un "procès de l'à peu près"
L'avocat des parents et de la sœur des deux frères disparus, François Zimeray, a déclaré pendant sa plaidoirie qu'il s'agissait d'un "procès de l'à peu près, où chacun fait son travail mais ne va pas jusqu'au bout". "Dans cet espace entre l'à peu près et le jusqu'au bout, il y a la mort", a-t-il conclu.
Avec l'AFP
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