"La partie la plus importante de la procédure s'achève", indiquait le substitut du procureur, Amandine Bogaert. Quatre hommes comparaissaient mercredi 27 mars devant la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire, au Palais de justice d'Alençon, accusés d'acquisition, de transport, de détention, d'usage illicite, d'offre ou de cession non autorisée de stupéfiants.
Ces prévenus avaient été interpellés avec une dizaine d'autres dealers lors de l'importante opération antidrogue baptisée “Place nette 61”, qui avait mobilisé 257 gendarmes à L'Aigle le 12 février 2023. L'enquête, menée depuis novembre 2022, place ces quatre personnes comme les acteurs principaux du trafic.
"L'expert en cocaïne"
Dans ce "fonctionnement d'entreprise", comme l'a comparé le président de l'audience, Romuald Dano, chacun avait un rôle bien défini.
L'un, âgé de 30 ans, était une "nourrice". Il conservait à domicile l'argent et les produits stupéfiants, et rechargeait les six points de deal de la ville, par exemple vers le McDonald's ou aux platanes. Sur les 9kg de résine saisis pendant l'opération, environ 7kg ont été retrouvés chez lui, en plus de cocaïne et de 4 000€.
Un second homme, âgé de 20 ans, lui, a été décrit comme "l'expert en cocaïne. Sans lui, il n'y a pas de trafic sur L'Aigle", a avancé le parquet. Balances de précision, sachets de conditionnement… Tout le matériel pour préparer la cocaïne a été découvert dans sa cave.
"Le manager général de L'Aigle"
Un troisième homme, âgé de 23 ans et récidiviste, travaillait comme revendeur et s'est occupé un temps des comptes Snapchat, réseau social moteur du trafic. Ce job était réservé habituellement au dernier homme, que la majorité des personnes interpellée placent à la tête du réseau. Il a 22 ans et n'a été condamné qu'une seule fois pour port d'arme blanche. Son rôle : le téléphone. Il répondait aux demandes des clients, organisait les rendez-vous avec les revendeurs, mais surtout, il était la liaison entre les dealers de la ville et les fournisseurs qui seraient à Dreux. C'était le "manager général de L'Aigle", selon le juge Dano, mais pas une "membrane essentielle du réseau" a rétorqué son avocat, Maître Keller, puisqu'un nouveau compte Snapchat a été créé un mois seulement après son arrestation. Lors des interpellations, le chef des gendarmes de l'Orne, Pierre-Olivier Benech, évoquait déjà le risque d'une reprise du trafic, d'une "place à prendre".
L'homme âgé de 22 ans était également jugé pour des faits de violence, qu'il a nié avoir commis. Sans preuve solide, il a été relaxé pour ces faits. Burkan Cakmak a tout de même été condamné à quatre années de prison ferme et 50 000€ d'amende pour le trafic de stupéfiants. Les trois autres peines vont de 24 à 30 mois, dont 12 ferme sous bracelet électronique. Tous ont l'interdiction d'entrer sur le territoire de l'Orne pendant 5 ans.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.