"Ici, il y a moi, mes 100 vaches et leurs 100 hectares", lance Jérôme Hamard. Après avoir exercé plusieurs métiers agricoles à travers la robotique, le paysan labellisé bio s'est installé en 2019 au lieu-dit L'Autelore, à Athis-de-l'Orne, et élève une centaine de vaches à viande de race salers.
Fils d'agriculteurs conventionnels, il savait qu'un jour il aurait une ferme. "On avait des vaches, des veaux, des cochons, de la volaille… D'avoir toujours goûté des choses de la ferme, je me disais : 'quand je partirai de chez mes parents, je veux retrouver ça'", raconte-t-il. A son installation, le troupeau était à moitié composé de charolaises et de salers : "J'ai diminué le nombre de charolaises car je veux une viande qui ait du caractère."
Trois heures de travail quotidien
Du caractère et du goût. La qualité de sa viande, Jérôme l'obtient avec un régime simple : ses vaches ne se nourrissent que d'herbe et de foin. De plus, ses animaux sont soignés une fois par an avec des huiles essentielles pour le vermifuge. "L'objectif est de vivre avec ce qui nous entoure et m'adapter au lieu de forcer les choses, ce qui me permet d'être à une moyenne de trois heures de travail par jour, estime-t-il. C'est une stabilité de travail et de vie qui n'est pas monnayable. Je me sens serein au quotidien." Outre le foin pour ses vaches, le paysan a lancé sa propre boucherie. Après des calculs comparatifs de prix, il se sépare de l'entreprise avec laquelle il travaillait, "pousse l'idée jusqu'au bout" et construit son laboratoire de découpe. "De la naissance au colis, je fais tout sauf l'abattoir, donc je suis presque autonome", souligne-t-il. Il vend chaque mois une bête adulte de trois ans, soit environ 4 tonnes de viande par an.
Une méthode toujours gagnante
Jérôme Hamard l'assure : vendre ses vaches à une ferme conventionnelle ou récupérer une vache élevée dans ce type d'exploitation - ce qui arrive parfois - ne pose aucun problème. "Ça marche bien dans les deux sens. Dans une ferme conventionnelle, la vache est à 200% de sa capacité. En la récupérant, je vais la faire redescendre à 75-80%. Elle va peut-être moins produire, mais elle produira mieux", détaille-t-il. La situation inverse a aussi ses avantages : "Une bête qui part de chez moi pour aller en conventionnel, comme elle n'a pas été surboostée, la personne qui va la récupérer va avoir beaucoup moins de travail. L'animal aura déjà toute la puissance, mais elle n'aura pas eu le surdosage. Ça va se ressentir dans la viande qu'on mange." Conclusion : avec la méthode Hamard, tout le monde est gagnant.
Pratique. La ferme des vachements tendres. Tél. 06 60 51 83 11.
Les particularités de sa méthode
Les quelques authenticités de la méthode de travail de Jérôme Hamard sur sa ferme.
Plantes et huiles essentielles
Jérôme Hamard dénombre de nombreuses essences de plantes différentes dans ses champs, "comme le plantain, l'ortie, la chicorée". "L'animal mange ce dont il a besoin", dit-il. Sinon, il soigne ses vaches à l'aide d'huiles essentielles. Le pissenlit par exemple, pour les problèmes d'intestins. "On va la soigner avec une cure de pissenlit, soit en plante fraîche ou séchée, soit en huile essentielle."
Des vaches libres
Ses vaches sont constamment à l'extérieur, malgré deux bâtiments. "Même quand je leur laisse l'accès, elles n'y vont pas. Elles préfèrent se mettre derrière une haie quand il y a du mauvais temps", explique-t-il.
Son rôle sur la ferme
"Au départ, je croyais que je dirigeais et je me suis rendu compte que non. Je ne suis là qu'en observateur de mes animaux et pour gérer l'argent", juge Jérôme. Il met ses génisses aux mâles à deux ans et trois mois pour qu'elles vêlent à 3 ans. "Mon taureau a été les voir avant moi. Il a été capable de sauter deux barrières, passer sous une autre, traverser une route, s'accoupler et revenir dans son champ sans que je voie, sourit-il. On croit qu'on maîtrise mais en fait, un animal, quand il a décidé de partir, il part."
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