Bernard Denis a été jugé par le tribunal de Coutances, mercredi 27 mars, pour dénonciation de crimes et délits imaginaires. L'ancien maire de Saint-Côme-du-Mont n'était pas présent à l'audience, ayant été hospitalisé en psychiatrie.
Deux faits jugés, un troisième examiné plus tard
Lors de cette audience, trois affaires devaient être jugées. Il y avait deux dénonciations de crimes imaginaires, en mai et novembre 2022 et une affaire d'exhibition sexuelle, également pour des faits en date de 2022. L'avocate de la défense demandait un renvoi total et une contre-expertise psychiatrique. L'avocate de la victime de l'exhibition demandait aussi un renvoi de son affaire. Les juges ont donc décidé de reporter le procès pour exhibition à novembre 2024, mais de juger les dénonciations de crimes imaginaires ce jour. Une décision que regrette Me Aline Lebret, l'avocate de Bernard Denis.
Le président de l'audience a repris tous les éléments du dossier. Au fil des auditions, après plusieurs revirements, Bernard Denis a reconnu être à l'origine des coups de feu sur sa voiture ou de s'être mutilé avec des clous. "C'est un homme qui reconnaît être l'auteur de ces faits, qui aurait aimé pouvoir s'expliquer sur les raisons pour lesquelles il est passé à l'acte", assure Me Aline Lebret, son avocate.
"Il n'anticipe pas que le remède sera pire que le mal"
Le portrait psychologique du prévenu éclaire aussi cette affaire. La médecin l'ayant examiné plusieurs fois a noté un manque d'estime de soi, un besoin de reconnaissance, une dépression masquée. La relation avec sa mère est "traumatique". Un trouble du jugement peut advenir quand il existe une angoisse. "Se victimiser le protège, mais il n'anticipe pas que le remède sera pire que le mal", est-il écrit dans l'expertise, lue à l'audience. Une altération partielle du discernement est reconnue. "C'est un homme dont la souffrance a été causée par tout un tas de paramètres et notamment une maladie", explique son avocate. Elle ajoute : "Jusqu'alors, c'est quelqu'un qui a toujours rendu service à la société."
"Un homme en souffrance"
Dans sa plaidoirie, Me Lebret insiste sur le besoin de dignité de son client. "Monsieur Denis est un homme en souffrance que l'on doit respecter", affirme-t-elle. Après le premier incendie chez lui, "ça a déclenché un choc psychologique chez lui, il a perdu pied. Il a cru ne pas être assez soutenu par ses pairs. On lui a demandé de parler aux médias. Il n'était pas habitué à ce type de circonstances. Ça l'a enfoncé je crois dans son mal-être." Elle pense aussi que son client a été sous-diagnostiqué et qu'il souffre de bipolarité.
Elle a demandé la relaxe de son client. Le procureur a requis quatre mois de prison avec un sursis probatoire de trois ans. Les juges ont décidé de suivre le ministère public, avec une obligation de soins psychologiques. Bernard Denis écope également d'une amende de 7 500€. Me Lebret doit s'entretenir avec l'ancien maire pour savoir s'il y aura un appel ou pas. "Ce n'est pas tant la peine qui est en jeu, que la dignité de mon client. Elle a été un peu malmenée au cours de cette audience", conclut-elle.
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