Dans un hangar du centre-ville de Caen, le plus grand carnaval étudiant d'Europe se prépare à l'abri des regards. Les camions arrivent au compte-gouttes pour être transformés par les différentes associations étudiantes, qui choisissent chacune un thème pour être prêtes pour le grand jour, le jeudi 28 mars. Au tout début de cette semaine décisive, les associations s'activent pour préparer leurs chars. Une dizaine de membres du bureau des étudiants de l'E2SE, école de commerce, forment deux équipes. L'une s'attelle à un petit nettoyage du char "Années 80" afin de le dépoussiérer et l'autre déroule les scratchs pour les coller sur le dos des bâches qui vont orner le char. Margot Schleicher, présidente du bureau des étudiants de cette école, est fière du chemin parcouru : "Ça fait depuis le début de l'année scolaire que l'on est dessus et on voit enfin le fruit de notre travail, c'est trop bien !" Une fois le travail des deux équipes terminé, c'est avec un peu de musique et dans la bonne humeur que les bâches sont collées une à une sur le char mis à disposition par leur partenaire principal.
Lisa Hernigou, étudiante à l'E2SE, sera postée pour la première fois sur un char. Elle ne cache pas sa crainte : "Je ne pensais pas que c'était si haut. Il faut que je m'habitue sinon je vais vomir." De quoi faire rire toute l'équipe, qui se démène pour faire coller la première bâche, en se posant la question de la quantité de scotch à utiliser. Malo Leroy, responsable de la conception du char, a "appris des expériences du passé. Mais j'ai peur qu'il manque quelques rouleaux de scotch", explique-t-il.
"On a hâte de faire la fête
avec tous les étudiants"
Dans le même temps, à l'autre bout du hangar, Mael Chauvineau organise son équipe pour pouvoir avancer rapidement. La vice-présidente du bureau des étudiants "L'Ordre du Phénix", de l'université de Caen, coordonne les travaux et espère être dans les temps : "On a choisi le thème des Vikings, et par rapport à notre budget, on fait tout à la main. On a une équipe qui ponce les planches de bois pendant qu'un autre pose la peinture. On a déjà commencé ce week-end parce que l'on doit attendre que ça sèche avant de tout monter." Le projet imaginé sur papier devient réalité sous les yeux des étudiants.
Au total, sept chars vont défiler sur le parcours, qui débute à 15h depuis l'esplanade de la Paix en face du campus 1 de l'université. Objectif, rejoindre le Parc des expositions à 16h, avant un grand concert. Margot ressent de l'excitation à l'approche du grand jour : "On a hâte de faire la fête avec tous les étudiants. C'est le moment que l'on attend tous."
Des montages de dernière minute
D'année en année, les chars sont toujours plus gros et de meilleure qualité : "On opte pour des bâches car c'est plus facile à monter", explique Margot. Cette méthode permet de s'y prendre au dernier moment pour tout installer sur les chars, mais ce n'est pas sans risque : "Il y a une commission de sécurité qui vient pour s'assurer que le char peut rouler sans créer de danger pour nous et les étudiants qui déambulent à côté. Et à ce moment, on peut savoir combien de personnes pourront être sur le char", précise la présidente du bureau des étudiants de l'E2SE, également en charge de la communication de l'événement.
Désormais, les étudiants croisent les doigts pour que le soleil soit de la partie avant de faire la fête dans les rues de Caen.
Financer un char, une opération périlleuse pour les étudiants
Les dépenses pour la conception des chars, lors du carnaval étudiant, peuvent atteindre les 25 000€. Des frais importants qui en freinent plus d'un.
Déambuler sur un char lors du carnaval n'est pas possible pour tout le monde. Ces chars sont conçus par les différentes associations étudiantes de la ville et leur fabrication a un coût. Pour certains, les frais s'élèvent à 25 000€. Margot Schleicher, de l'association League of students au sein de l'E2SE, explique : "Nous, on a de la chance car notre partenaire French Café prend en charge le camion et la structure du char, mais on a quand même 5 000€ de frais." Des dépenses importantes, qui passent dans la décoration du char, mais aussi la location du son ou encore la mobilisation d'un DJ.
Pour faire face à ces frais, "on essaye d'aller chercher d'autres sponsors en présentant un vrai dossier de partenariat. Certains nous accompagnent de 100 à 1 000€. Pour compléter, on organise par exemple des soirées et des ventes de crêpes", détaille Margot. Parfois, des écoles peuvent donner un coup de pouce final. C'est le cas de l'E2SE. Parfois, cela ne suffit pas et chaque année, beaucoup d'associations abandonnent l'idée de créer un char.
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