Ils me réveillent chaque lundi matin à 7 heures. C'est en ouvrant la fenêtre de ma chambre que j'ai l'idée de rencontrer les éboueurs. Etre ripeur n'a rien de facile. Il faut se lever aux aurores, affronter le froid en hiver et s'habituer aux odeurs des détritus. J'ai décidé d'enfiler la tenue de sécurité de ceux qui figuraient dans la liste des "travailleurs essentiels" pendant la Covid-19.
8 tonnes en une demi-journée
J'ai rendez-vous à la régie de collecte des ordures de Caen la mer, à Mondeville. C'est ici que les agents débutent et terminent leur tournée à 5h45 et 19h30. "Il y a huit équipes le matin et cinq voire six équipes l'après-midi, du lundi au vendredi", détaille Claire Morel, la responsable. Nous voilà parties rejoindre un trio, dans la zone industrielle de Soliers, l'un des 19 secteurs gérés par la régie de la communauté urbaine. Les autres communes sont sous-traitées. Christophe Godefroy, aux commandes de la benne de 15 tonnes à vide, est conducteur-ripeur depuis plus de quatre ans. "On a une tablette GPS qui nous guide. Petit à petit, on connaît les rues par cœur", sourit-il, gardant un œil sur ses collègues à l'arrière du camion, à l'aide d'une caméra. "Quand ils vident un bac derrière, je dois faire attention aux mauvaises manipulations", dit-il. Et surtout, ouvrir l'œil pour ne pas rater les bacs de déchets ménagers. A droite, à gauche, il s'arrête très souvent. "Je suis une grosse poubelle roulante. Je me rapproche un maximum des bacs pour que ça soit le moins pénible possible pour mes collègues." La manipulation n'est pas toujours évidente, selon l'état et le poids du conteneur. "Lors d'une collecte de déchets verts, un bac de pelouse humide est très lourd. Il faut une bonne condition physique", reconnaît David Lepetit, ripeur. Après un briefing sur les règles de sécurité, je m'affaire à effectuer la tâche avec lui, à l'arrière du camion. Rêve de tous les gosses : suspendue sur une petite plateforme, j'agrippe la poignée pour ne pas tomber. Je positionne une poubelle sur le lève-conteneur, à l'aide de crans. Face à moi, deux boutons pour actionner la benne. Jusqu'ici, tout va bien. Sauf que j'oublie de lever le couvercle. Erreur de débutant. Je vois le camion partir sans moi. Le pilote me fait une blague. "Bizutage !", me lance mon collègue. Il faut aussi composer avec les automobilistes. Christophe Godefroy l'admet, ils ne se font pas toujours des amis. "Dans certaines rues, on bloque la circulation. Il faut garder notre calme." La mission se termine au Syvedac de Colombelles, pour vider la benne.
Le résultat des déchets qui vont partir pour l'incinérateur.
Une balance embarquée nous indique : 8 tonnes d'ordures collectées ! Journée réussie !
Christophe Godefroy est conducteur-ripeur depuis quatre ans. Il passe ici sur une balance automatique. Bilan : 8 tonnes de déchets ramassés !
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