En France, 6% des rues portent un patronyme féminin. Le taux est légèrement supérieur au Havre, où il s'établit en 2024 à 7%. Depuis 2014, plus d'une vingtaine de nouveaux espaces publics ont ainsi été baptisés du nom d'une femme, comme le pôle Simone Veil ou la place Florence Arthaud. Lundi 11 mars, le conseil municipal a choisi d'honorer quatre nouvelles personnalités. Avant d'être proposés au conseil municipal, ces noms sont identifiés par la commission odonymie (toponymie des noms de rue), composée d'agents des bibliothèques et des archives municipales, des services de voirie, d'élus.
Quatre nouvelles femmes honorées
Direction d'abord le stade Youri Gagarine, en cours de rénovation. L'une des nouvelles tribunes prendra le nom d'Edmée Chandon, devenue la toute première astronome professionnelle de France dans les années 1910.
Deux résistantes seront mises à l'honneur dans le quartier de Bléville, où des nouveaux logements sortent de terre, près du square Martin Luther King. Une nouvelle rue prendra le nom de Clara Malraux, écrivaine, journaliste, qui lutta dans l'ombre pendant l'Occupation puis fut un soutien du mouvement de mai 68. Une autre rue sera baptisée Martha Desrumaux, qui fut une figure emblématique du mouvement ouvrier, militante à la CGT et au Parti communiste français. Elle fut déportée à Ravensbrück pendant la Seconde guerre mondiale, avant de devenir l'une des premières parlementaires françaises, engagée notamment pour l'émancipation des femmes.
Au sud de la ville, le secteur Dumont D'Urville est en plein développement avec la construction de logements, d'une résidence étudiante, d'un lieu de coworking et d'une école de formation, livrés en fin d'année. Une allée piétonne Marie Marvingt y verra bientôt le jour. Surnommée "la fiancée du danger", cette courageuse se fit connaître avant la Grande guerre par ses multiples exploits sportifs. Elle fut officieusement la première femme à terminer le Tour de France, en 1908, et l'une des premières à traverser la Manche en avion. Pendant la guerre 14-18, elle se déguise en homme pour rejoindre le front, avant d'être démasquée, 47 jours plus tard.
La municipalité précise que "la volonté d'honorer des femmes est forte", mais que "les rues à dénommer sont en nombre très limité". Ce sont en effet uniquement les nouveaux espaces qui peuvent être dénommés, car la ville se refuse à débaptiser des rues existantes au profit d'autres noms. Dans le cas d'un prolongement de rue ou du déplacement d'une voie, c'est l'ancien nom qui est repris (souvent masculin).
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