C'était le dernier espoir des boulangeries Luval.
L'unique offre de reprise, étudiée par le tribunal de commerce de Rouen, a été rejetée, jeudi 29 février 2024. L'entreprise doit donc être liquidée et les 92 salariés restants licenciés. Huit boutiques encore ouvertes, dans l'agglomération de Rouen vont fermer leurs portes immédiatement.
L'offre de reprise avait été formulée par Dominique Delamare, dirigeant de nombreuses entreprises rouennaises, avec sa société Pardidel. Elle prévoyait la reprise de 87 des 92 salariés restants, ce qui était jugé "très satisfaisant sur le plan social, à la fois sur le nombre de salariés repris mais également par l'approbation des salariés et la confiance qu'ils manifestent dans leur dirigeant", indique le tribunal de commerce dans sa décision.
Aucune marge de manœuvre
C'est l'aspect financier qui a bloqué l'offre. "Le financement de la reprise est assuré exclusivement par des emprunts", poursuit le tribunal, ce qui couvre tout juste les besoins et "ne laisse aucune marge de manœuvre pour répondre à un manque éventuel de trésorerie".
Le tribunal a aussi jugé l'offre "très faible" pour répondre au passif déclaré et au passif admis et indique que le manque de fonds propre "rend très probable la création d'un nouveau passif entraînant l'ouverture d'une nouvelle procédure collective qui conduirait à la perte des emplois repris et fragiliserait des créanciers déjà impactés par la situation et leurs propres emplois."
La boutique Luval de la rue du Gros Horloge et les trois du secteur du Havre avaient déjà dû fermer, entraînant le licenciement d'environ 45 personnes.
La société Luval lancée en 2022 par Fabrice Antoncic, "familiale et normande", avait repris des fonds de commerce de boulangeries Paul. Mais à la suite de problèmes de trésorerie, une procédure de sauvegarde a été lancée le 27 décembre 2022, puis un redressement judiciaire un an plus tard, qui est devenu une liquidation judiciaire le 30 janvier 2024.
• A lire aussi : Seine-Maritime. Boulangeries Luval en liquidation judiciaire : une offre de reprise examinée le 13 février
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