Saipol, leader français de la transformation des graines oléagineuses, et un sous-traitant, la SNAD, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel après une explosion qui avait fait deux morts à Dieppe en 2018. Les deux sociétés devront comparaître à une date non connue devant la justice pour homicide involontaire "par maladresse, imprudence, inattention, négligence, ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement".
Selon le juge, la société Saipol et la Société normande d'assainissement et de dépollution (SNAD) n'ont pas procédé, notamment, "à une analyse commune des risques au préalable de l'établissement du plan de prévention" et n'ont pas fourni "à ses salariés le matériel adapté aux risques encourus". Les deux entreprises avaient été mises en examen en juillet 2018 pour les mêmes chefs d'accusation.
Deux salariés de la SNAD, âgés de 25 et 44 ans, étaient morts "dans un contexte accidentel en rapport avec deux détonations et un incendie majeur sur le site", selon le procureur de la République de Dieppe. La SNAD intervenait "dans le cadre d'une opération de maintenance d'urgence", pour débloquer un extracteur de graines, "gêné par un amas de détritus", selon le parquet. L'usine dieppoise recelait de l'hexane, un solvant qui peut être inflammable à l'état gazeux.
L'usine Saipol transformait des graines, principalement de colza, pour en faire de l'huile utilisée dans la fabrication de biodiesel, et des tourteaux pour l'alimentation animale. Saipol est une filiale du groupe Avril, géant français des huiles et protéines végétales, qui a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de neuf milliards d'euros.
Avec AFP
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