Nombreux sont ceux à avoir le coup de foudre pour l'hôtel de ville de Caen. En 2023, 359 mariages ont eu lieu à l'Abbaye aux Hommes contre 251 en 2020, année marquant le début de l'épidémie de Covid-19. Le nombre de célébrations a retrouvé son niveau d'avant la crise sanitaire. "Je dis toujours que cela représente un mariage par jour", sourit Michel Le Lan, l'un des 13 adjoints du maire, qui célèbre les mariages depuis dix ans. Selon les textes, se marier à l'hôtel de ville de la cité de Guillaume requiert une condition indispensable : il faut que l'un des époux ou que l'un de leurs parents réside à Caen. "Nous sommes très vigilants à cela, sinon on pourrait faire commerce de mariages ici", plaisante le maire Joël Bruneau. La mairie a intégré le top 15 des plus beaux hôtels de ville de France, selon le site Topito. Et, sans excès de chauvinisme, nous sommes bien d'accord !
14 mariages par samedi en été
Son esplanade, sa salle de mariage, son cloître... La mairie offre un cadre privilégié pour les mariages. Pierre-Alain Lebreton peut en témoigner. Il est le responsable des visites guidées à l'hôtel de ville. "Les bancs en velours rouge donnent un cachet à la salle des mariages et pourtant c'est l'un des ajouts les plus récents, raconte-t-il. Le reste du décor, qui date du XVIIIe siècle, est très impressionnant." Six tableaux ovales habillent les murs face à des grandes fenêtres. Deux peintures de grande envergure sont situées à chaque extrémité. Des boiseries dont François Poche, un ébéniste local, est l'auteur, apportent beaucoup de chaleur à la pièce. Une fois que les mariés se sont dit "oui", l'assemblée se dirige vers le cloître, un lieu qui a connu plusieurs vies. "Il a été une abbaye, un lycée et même un refuge en 1944. Au-delà de la beauté des lieux, c'est un lieu chargé d'histoire", poursuit Pierre-Alain Lebreton. Cet espace, tout près de la majestueuse église Saint-Etienne, est toujours apprécié pour photographier les heureux élus lors du plus beau jour de leur vie. "L'ambiance y est très particulière. La pierre de Caen reflète la lumière de manière différente selon les saisons." Voilà pourquoi l'été est une période très demandée par les Caennais. Si bien que l'hôtel de ville est parfois victime de son succès. "Un samedi du mois de mai, il y a parfois quelques embouteillages", reconnaît le guide. L'an dernier, 51 mariages ont été célébrés en juin et 56 en septembre. La période estivale est la plus prisée, au point de célébrer jusqu'à 14 mariages par samedi contre cinq en hiver. Alors, le mariage peut parfois paraître expéditif. "Le timing est très serré. La cérémonie dure 15 minutes avant de passer au mariage suivant. Quand il y a du retard, parfois les invités se perdent." Michel Le Lan est réputé comme l'un des adjoints les plus rigoureux. "Quand ils sont 150 invités, il faut une certaine discipline pour les faire entrer et sortir de la salle des mariages, avance-t-il. D'ailleurs, on demande toujours aux futurs époux de venir 15 minutes avant le début de la cérémonie." La salle des mariages a aussi l'atout d'avoir une entrée et une sortie distinctes, ce qui permet aux cortèges de ne pas se croiser. Pour certaines célébrités, un cadre de sécurité particulier s'applique. En 2020, lors du mariage d'Orelsan, la publication des bans avait été retirée pour éviter tout mouvement de foule. "On a reçu la liste des mariés très tard, rembobine Pierre-Alain Lebreton. Il est arrivé incognito sous sa capuche avant de dévoiler son costard." Un moment gravé dans la mémoire de Joël Bruneau qui a marié l'artiste star de la ville.
Les demandes de baptêmes atteignent un niveau inédit
Au sein du diocèse de Bayeux-Lisieux, les demandes de baptêmes atteignent un niveau inédit, comparable à celui d'avant Covid-19.
En parallèle des mariages à Caen, les demandes de baptêmes sont de plus en plus nombreuses dans le département du Calvados. "On a retrouvé un niveau de demandes identiques à l'avant Covid-19" remarque Père Laurent Berthout, porte-parole du diocèse de Bayeux-Lisieux. Par exemple, en 2022, 2 705 baptêmes ont été célébrés aussi bien chez les enfants que les adultes. Cette année, à Pâques, 47 adultes vont être baptisés contre une trentaine les années précédentes avec une moyenne d'âge de 30 ans. "C'est un phénomène nouveau, analyse Père Laurent Berthout. Pendant très longtemps, on a eu des catéchumènes plutôt âgés, de 60 ans".
Par ailleurs, le diocèse fait face à de nouveaux profils, notamment les adolescents. "On constate une augmentation des demandes des collégiens et lycéens qui ne viennent pas forcément de familles croyantes". Comment l'expliquer ? "Certains viennent à la messe tous les dimanches. D'autres ont découvert l'expérience de Dieu via les réseaux sociaux".
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