"C'est vraiment la meilleure partie du métier, c'est une super expérience !" Quentin Morice, charpentier pour l'entreprise Métier du bois, s'estime chanceux. Il a travaillé dans le dôme du Gros Horloge depuis la fermeture du monument, lundi 20 novembre, avec une vue imprenable sur la cathédrale et tout le centre-ville de Rouen pendant les 15 semaines du chantier. Si les travaux n'étaient pas exactement urgents, ils devaient être réalisés pour assurer la pérennité du monument. "Il fallait principalement refaire des pièces porteuses de la charpente qui étaient défectueuses suite à des infiltrations d'eau. Si on laisse ces pièces pourrir dans le temps, le dôme va pencher, et ce n'est pas ce qu'on veut", explique le professionnel. La couverture avait déjà été refaite pour mettre fin à ces infiltrations d'eau lors de précédents travaux. Il a fallu cette fois refaire les sablières en partie basse, ces grandes poutres horizontales qui soutiennent la charpente. L'eau, qui avait ruisselé le long des poteaux, avait commencé à les attaquer et à les faire pourrir. Ces sablières, qui ont la particularité d'être courbes dans ce dôme, ont été remplacées par des neuves, en chêne évidemment, "puisqu'il s'agit d'un monument historique".
"On profite vraiment
d'un chantier comme ça"
Pour remplacer ces sablières, il a fallu découper en partie les poteaux qui reposent dessus puis réaliser des greffes de bois sur ces poteaux pour redonner de la solidité à l'ensemble. "On est très fiers de ce qu'on a fait. Comme ce n'est pas tous les jours, on profite vraiment d'un chantier comme ça et on est contents quand on regarde notre travail." Le plancher de ce petit espace exigu, dans le dôme, a aussi été entièrement refait.
D'autres travaux à venir
Le chantier terminé, le Gros Horloge, l'un des monuments les plus emblématiques de la Ville de Rouen, va donc pouvoir rouvrir au public, dès le samedi 2 mars. Mais pas exactement de la manière qui était attendue. Surprise, pendant la fermeture. D'autres travaux, qui étaient anticipés, vont s'avérer être plus urgents que prévu. "Il y a du salpêtre dans une partie du bâtiment et cela peut-être dangereux pour les personnels et les visiteurs", explique Elisabeth Labaye, élue au patrimoine et au matrimoine à la Ville de Rouen. La dégradation sur ces sablières bleues est plus avancée que ce qui était imaginé. Les travaux devront se faire dans le courant de l'année ou l'année prochaine, le temps de voter les budgets à la Ville. Ils n'entraîneront pas de nouvelle fermeture du monument. "De toute façon, ce sera fait. C'est le Gros Horloge, notre monument emblématique, donc on ne se pose pas la question", estime l'élue.
En attendant, la billetterie habituelle et la petite pièce qui est juste au-dessus devront rester fermées au public. Cette billetterie a donc été déplacée là où se trouve l'actuelle boutique. C'est par cet endroit que se fera l'entrée dans le bâtiment, en face du café Starbucks. Les deux pièces inaccessibles sont très petites et la visite va donc pouvoir se faire dans les conditions quasi habituelles. L'occasion d'admirer le mécanisme, mais aussi d'aller profiter d'une vue imprenable à 360 degrés sur le centre-ville de Rouen, la cathédrale ou encore le palais de Justice, ancien parlement de Normandie.
Le Gros Horloge, monument phare, en chiffres
Le monument emblématique attire près de 30 000 visiteurs chaque année.
26 000. C'est le nombre de visiteurs au Gros Horloge en 2022, l'un des principaux monuments, emblématiques, gérés par la Ville de Rouen. Des audioguides sont proposés pour une visite qui dure entre 40 et 45 minutes.
110 000. C'est en euros le montant du chantier qui a permis la réparation de la charpente du dôme.
7,70. C'est en euros le plein tarif pour la visite du monument. Le tarif réduit est à 3,90€ pour les moins de 18 ans, les étudiants, les familles nombreuses, les bénéficiaires des minima sociaux et les groupes à partir de 10 personnes. L'entrée est gratuite pour les moins de 6 ans et les personnes en situation de handicap.
XIVe siècle. A ce moment, le peuple se soulève contre le roi à la suite d'une nouvelle levée d'impôts pour financer la guerre contre les Anglais. La révolte de la Harelle est durement réprimée, le beffroi est détruit. Un nouvel édifice est reconstruit à la place du précédent et est alors équipé d'une horloge.
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