Antoine Thomas se présente : " j'ai toujours traîné dans la ferme depuis que je suis petit. Après mon cursus scolaire, je me suis spécialisé sur les énergies renouvelables, un secteur dans lequel j'ai travaillé trois ans en Bretagne. Mais pour moi, c'était évident de revenir sur la ferme. J'ai 24 ans et je suis arrivé à mi-temps sur le Gaec il y a six mois pour bien m'y intégrer. Je suis associé depuis le 1er janvier pour y remplacer mon père. Rejoindre un Gaec n'est pas plus compliqué qu'une installation individuelle, c'est même plutôt rassurant de s'engager dans un groupe, de partager des réflexions enrichissantes et de mener des projets ensemble. Dans la famille je suis la quatrième génération sur l'exploitation agricole ".
Viande bovine
Ce Gaec des Blandinières a été créé par le père et l'oncle d'Antoine. Il s'est ouvert il y a vingt ans à d'autres associés, ils sont désormais quatre, " ça permet de se dégager du temps et de prendre des vacances, ce qui est un vrai atout ! ". Située près d'Argentan, l'exploitation produit des bovins pour la viande ainsi que du bœuf à l'herbe, cinq cents animaux sur l'exploitation qui produit du blé, de l'orge et du lin pour le textile. C'est aussi une diversification depuis peu avec une méthanisation pour valoriser les effluents d'élevage de la ferme. " Ça permet de diversifier nos revenus dans une conjoncture incertaine, il fallait trouver une solution pour pérenniser l'exploitation ", justifie Antoine qui s'en occupe. " On a chacun nos tâches et nos responsabilités. Mon oncle s'occupe surtout des animaux, mon père était davantage sur les cultures avec un autre associé. Mais chacun est remplaçable et on s'entraide au quotidien ". Chaque matin à 7h30, la journée débute par le soin des animaux et le chargement de la méthanisation. Un café pris entre les associés permet ensuite de programmer toutes les tâches à effectuer durant la journée.
Chère administration…
Antoine a fait des stages en France et à l'étranger, y compris dans le para-agricole. La principale difficulté pour son installation a été de réaliser un budget prévisionnel sur ses cinq premières années d'activités, un document indispensable mais oh combien difficile à comprendre alors que la volatilité des marchés mondiaux n'offre pas de visibilité au-delà de six mois. "Il y a beaucoup d'administratif et rien que la partie administrative pour mon installation, entre les conseillers, les juristes, le notaire, ça coûte dix mille euros… Le Gaec m'accompagne mais pour tous les jeunes qui débutent hors d'un cadre familial, c'est très compliqué ". Comme tous les agriculteurs, le Gaec est confronté à l'actuelle crise agricole, impliqué dans la mobilisation, " il y a déjà eu bien des crises agricoles, mais c'est sûr que je m'installe dans le pic de celle-ci ", constate Antoine, qui reste confiant : " j'ai toute une carrière devant moi, donc je croise les doigts pour que ça fonctionne bien ". Depuis l'installation de l'unité de méthanisation, le Gaec a trouvé son rythme de croisière. Mais après celui de son père, deux autres départs à la retraite d'associés se préparent et c'est désormais l'installation du frère d'Antoine qui se profile.
[son]
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