Les cliniques de Coutances et Saint-Lô sont à vendre. Les deux sites de l'Hôpital privé Centre Manche appartiennent au groupe Avec. La situation est d'autant plus compliquée qu'ils sont en redressement judiciaire.
Pas de patients dans les chambres
A Coutances, une difficulté supplémentaire assombrit l'avenir de la clinique. Le bloc opératoire est fermé depuis un mois et demi à cause d'un problème de ventilation. Résultat : les chambres sont vides et les opérations reportées. Il ne peut y avoir que des consultations. "On nous a fait repeindre un sous-sol, classer des archives et, depuis, plus rien", témoigne Sylvie Decorps, aide-soignante à Coutances depuis 24 ans. Les salariés viennent au travail mais n'ont pas de patients. Le chômage partiel n'a pas encore été acté. "Mon quotidien, c'est de rappeler les patients en permanence, essayer de les envoyer sur Saint-Lô ce qui n'est pas toujours possible, ce qui fait que nous avons une liste de plus de 70 patients qui n'ont toujours pas de solution pour un créneau de bloc opératoire", explique de son côté Isabelle Chagnot, assistante médicale en urologie. En tout, les soignants estiment qu'entre 500 et 600 interventions médicales (opérations ou endoscopies par exemple) n'ont pas pu être effectuées à Coutances, pour un manque à gagner de 500 000€. Les soignants considèrent qu'il y a une véritable perte de chance d'être bien soigné pour les patients du Coutançais.
Un climat anxiogène
Pour les équipes, entre le bloc fermé, la vente et le redressement judiciaire, le climat est anxiogène. "C'est beaucoup de fatigue morale", pour Isabelle Chagnot. Plusieurs de ses collègues considèrent même l'idée d'une reconversion hors du milieu médical si la clinique fermait. "Il est hors de question que j'aille ailleurs. J'ai des collègues infirmières qui sont prêtes à arrêter le métier d'infirmière. On est écœurés du système de santé. Maintenant, c'est devenu des boîtes à fric, mais on ne pense pas aux gens. Nous, on pense à nos patients", assure Sylvie Decorps. C'est justement pour eux que les soignants continuent tout de même de se battre pour sauver la clinique.
La colère des élus
Le maire de Coutances Jean-Dominique Bourdin et le président de l'intercommunalité Coutances Mer et Bocage Jacky Bidot ont exprimé leur colère dans le dossier de l'Hôpital privé Centre Manche, pour le site de Coutances.
Les élus du Coutançais sont en colère, en tout cas le maire de Coutances Jean-Dominique Bourdin et le président de l'intercommunalité Coutances Mer et Bocage (CMB) Jacky Bidot. En cause, la gestion du dossier, compliqué, de l'Hôpital privé Centre Manche, et notamment du site du Coutances. Ce dernier, comme celui de Saint-Lô, est en redressement judiciaire et à vendre.
Pas de repreneur pour l'instant
Jeudi 15 février, les deux élus ont reçu une dizaine de salariés de la clinique de Coutances pour leur faire part des dernières informations et écouter leurs témoignages. Ils ont annoncé qu'à date, il n'y avait pas de repreneur. Des offres peuvent être faites jusqu'au lundi 4 mars. Le tribunal de commerce tranchera le mardi 12 mars. Les élus sont en contact avec l'Agence régionale de santé (ARS) pour espérer sauver la clinique. "On ne va pas lâcher le morceau", a assuré Jacky Bidot, qui se dit "révolté et un peu écœuré aussi" par la situation.
L'ARS a demandé un rapport à deux experts sur le futur de la santé dans le centre-Manche. Le maire de Coutances et le président de CMB n'en sont pas contents. "Il semblerait que tout le bassin de vie du Coutançais soit sacrifié", estime à sa lecture Jean-Dominique Bourdin.
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Les deux élus rappellent aussi que la clinique a des atouts : le corps médical qui veut continuer l'aventure, et l'appui des collectivités locales notamment.
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