"Des patients dans les couloirs pendant des heures, des salles pas adaptées utilisées pour faire des toilettes, l'intimité pas respectée… C'est une situation plus que dégradée", déplore Rachel Gabbay, représentante CGT au groupe hospitalier du Havre. Tout comme Sud, le syndicat a inscrit une mention au registre des dangers graves et imminents, mardi 13 février, face à l'engorgement du service des urgences adultes.
Des ouvertures de lit a posteriori
Les chiffres divergent - les syndicats comptabilisent 33 patients, la direction 19 - mais au moins une vingtaine de patients ont effectivement attendu de longues heures avant d'être orientés vers un lit d'hospitalisation. "Contrairement à l'hiver dernier, on ne connaît pas de période de tension continue, nous faisons plutôt face à des pics d'activité d'un ou deux jours qui se résorbent au maximum dans les 72 heures qui suivent, confirme Pauline Richoux, directrice générale adjointe. Cette affluence irrégulière ne permet pas d'anticiper le flux, nous sommes contraints d'ouvrir des lits a posteriori, ce qui génère quelques heures d'attente." La fermeture ponctuelle de services d'urgence dans d'autres établissements impacte également l'hôpital Monod.
Les lits s'entassent parfois dans les couloirs, comme en atteste cette photo fournie par des agents.
Après la tenue d'une cellule de crise dans la journée de mardi, huit lits supplémentaires ont pu être ouverts pour accueillir une partie des patients en attente, les autres étant absorbés par la libération de certains lits d'hospitalisation, selon la direction. Depuis janvier, le plan Hôpital en tension est activé. Il permet d'ouvrir des lits supplémentaires (26) et d'envisager la déprogrammation de certaines activités en cas de nécessité. "Aucune intervention chirurgicale n'a été déprogrammée depuis le début de l'hiver", souligne Pauline Richoux. Moins d'une dizaine de patients ont toutefois vu des journées de soins programmés reportées.
Des travaux en 2025
"On réagit quand ça craque, et c'est trop tard, regrette Sébastien Bellet, cosecrétaire de la CGT au GHH. Il faut se poser la question de comment se sentent les patients et les soignants qui les prennent en charge." Pour armer les lits ouverts en urgence, l'hôpital s'appuie sur des médecins d'autres services venus en renfort et du personnel paramédical qui travaille en heure supplémentaire. "On épuise encore plus les gens !", poursuit le syndicaliste, qui plaide pour "un nombre de lits d'hôpitaux à la dimension des besoins de la population".
Le personnel manifeste son agacement sur les murs.
L'hôpital a programmé des travaux en 2025-2026 pour étendre le service des urgences. Dimensionné pour 35 000 passages annuels, il en enregistre aujourd'hui 50 000. Il s'agit notamment de mieux gérer "les deux goulots d'étranglement" du service, indique Pauline Richoux, c'est-à-dire l'arrivée des patients en brancards et la fin de prise en charge, avant l'orientation vers des lits d'hospitalisation.
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