La journée mondiale sans téléphone se poursuit jusqu'au 8 février, l'occasion de faire une pause avec l'écran. S'il a, sans nul doute, facilité nos vies au quotidien, le mobile est aussi de plus en plus envahissant. Alors que les professionnels de santé tâtent encore le terrain en ce qui concerne ses effets néfastes, le chef de l'État, Emmanuel Macron a mandaté, dernièrement, un groupe d'experts au sujet de la régulation de l'usage des écrans pour les jeunes.
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Faut-il alors s'inquiéter ? Oui et non estime le docteur Alexandre Baguet, psychiatre addictologue au CHU de Rouen et CH de Dieppe.
"Il y a bien des difficultés d'ordre addictologique autour de l'usage du smartphone, on le voit par exemple avec certains jeux ou certaines pratiques liées à la sexualité (pornographie)… Il y a aussi la question du harcèlement via les réseaux", explique le professeur rouennais qui estime d'ailleurs que l'usage des écrans va bien au-delà des addictions. Il y a aussi ce que l'on ne fait plus du fait de l'usage du portable ou des écrans. "Parfois les smartphones réduisent certaines interactions sociales", poursuit le docteur Baguet, faisant notamment référence à la dernière étude de l'Ifop révélant une baisse de la libido des jeunes français du fait, entre autres, de la consommation des écrans.
La nomophobie encouragée par la société
La nomophobie, c'est-à-dire le fait d'être angoissé à l'idée de ne plus avoir de téléphone, peut être encouragée par la pression sociale. "Aujourd'hui le standard c'est d'être joignable en permanence, ce qui n'était pas le cas avant", remarque le spécialiste. Mais le plus important est d'abord de s'interroger sur sa pratique, "c'est la vertu justement d'une journée comme celle-là (journée mondiale sans téléphone)". Pour Alexandre Baguet, il ne faut pas pour autant, priver son enfant de téléphone. "Un ado qui n'a pas de portable aujourd'hui est complètement isolé qu'on le veuille ou non, donc ça peut être aussi un facteur de désocialisation."
"La question n'est pas de savoir si on peut vivre sans écran, aujourd'hui on ne peut plus… la question est plutôt de savoir quel usage on a des écrans et est-ce qu'on en a suffisamment le contrôle", conclut le docteur Alexandre Baguet.
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