Les paquebots en escale au Havre pourront bientôt se brancher à quai et donc couper leurs moteurs. C'est la promesse formulée par Haropa Port et la communauté urbaine, rappelée à l'occasion du lancement d'une nouvelle phase de travaux visant à l'électrification des quais, jeudi 1er février.
"Tous les quais de la pointe de Floride seront équipés d'ici 2026, indique Daniel Havis, président d'Haropa. Outre les gains par rapport à la qualité de l'air, cela permettra aussi de supprimer les vibrations et les nuisances sonores." Grâce à ces équipements, 15 000 à 20 000 tonnes de CO2 seront économisées chaque année, selon les autorités portuaires, qui rappellent qu'à partir de 2030, la réglementation européenne obligera les navires à passagers à utiliser les systèmes de raccordements électriques des ports.
Des prises XXL
Trois câbles haute tension ont d'abord été tirés sur trois kilomètres par Enedis, pour permettre l'extension du réseau jusqu'au terminal croisière. Le hangar 13 va accueillir des équipements de transformation et de conversion pour s'adapter aux différents navires. "Ils pourront être alimentés quel que soit leur gabarit et quel que soit le marnage (hauteur de la marée)", assure Benoît Lecinq, directeur général de Vinci Energies, qui assure les travaux via sa filiale Actemium.
Des chariots équipés de bras articulés amèneront les prises électriques géantes vers les paquebots en escale. "Un paquebot en escale consomme 4 à 12MW d'électricité, autant qu'une petite ville, pointe Florian Weyer, directeur territorial d'Haropa Le Havre. Nos prises iront jusqu'à 13MW, pour raccorder tous les paquebots en service aujourd'hui et même un peu plus gros demain."
Le quai Pierre Callet devrait être opérationnel dès 2025, le quai Roger Meunier début 2026 et le quai Joannès Couvert fin 2026. Ce projet représente un investissement de 32 millions d'euros.
"La croisière verte n'existe pas"
Une vingtaine d'opposants à l'industrie de la croisière était mobilisée, jeudi 1er février, à l'appel du groupe Extinction Rébellion du Havre. "La croisière verte n'existe pas", rappelle le collectif, qui s'interroge sur l'origine de l'électricité utilisée pour électrifier les quais et son prix. "D'un point de vue des émissions de gaz à effet de serre, le tourisme de croisière est quatre à cinq fois plus impactant que l'avion, et cela même si les navires sont propulsés au gaz naturel liquéfié", ajoute XR dans un tract. Le collectif pointe également l'impact des paquebots sur la faune et la flore marines, notamment en raison des "rejets au large" ou du "rinçage des scrubbers, dispositifs pour filtrer les particules".
• Lire aussi. Le Havre. Futur terminal croisière : la population appelée à donner son avis
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