Le port de pêche de Cherbourg a traversé plusieurs événements en 2023. Les équipes ont dû faire face à la baisse du nombre de navires hauturiers dans le cadre du Brexit qui est passé de sept à cinq entre 2022 et 2023, la grève des pêcheurs qui portait sur l'interdiction de pêche dans les aires marines protégées, le nombre de jours d'arrêts techniques des bateaux plus importants qu'en 2022, ou encore la crise sur les carburants.
"De biens meilleurs résultats"
Dès le début d'année, les prévisions étaient annoncées "pessimistes" avec 4000 tonnes de produits de la mer attendues. Bonne nouvelle, ce sont finalement 5090 tonnes qui ont été pêchées l'an dernier. "De bien meilleurs résultats", confie jeudi 1er février David Margueritte, le président des ports de Cherbourg (SPL Cherbourg). Une satisfaction également du côté de Séverine Jean, responsable d'exploitation du port de pêche.
Séverine Jean évoque le bilan pêche de l'année 2023.
Les volumes d'apports ont donc été plus importants en provenance des cinq unités de pêche hauturière. Il a également été constaté un retour des navires anglo-normands pour lesquels le centre de marée se veut "facilitateur" en termes de démarches administratives.
Le navire Marie Catherine II s'est distingué en 2023 en ramenant le plus de tonnages et de chiffre d'affaires.
Un bateau mis à l'honneur
Le ruban bleu du navire ayant réalisé le meilleur chiffre d'affaires, est attribué pour l'année 2023 au Marie Catherine II de l'Armement Cherbourgeois. Il reçoit également le ruban blanc du bateau ayant ramené le plus fort tonnage. Pour rappel, la flottille hauturière est complétée par une soixantaine de navires côtiers provenant des ports de Cherbourg, Barneville-Carteret, Diélette, Omonville-la-Rogue, Barfleur et Saint-Vaast-la-Hougue. 65 % des produits de la mer viennent des gros bateaux, 35 % de la pêche côtière.
La coquille Saint-Jacques en très grande forme
La coquille Saint-Jacques arrive en tête depuis quatre ans à Cherbourg avec plus d'un millier de tonnes pêchées pour une valeur de 3,1 millions d'euros suivi par l'encornet, la seiche, les raies et le merlan avec des tonnages entre 400 000 et 500 000 tonnes pour des valeurs entre 800 000 € et deux millions d'euros.
L'inquiétude autour des tourteaux
L'inquiétude est de mise autour des tourteaux en mer qui se font de plus en plus rares. Le port de pêche de Cherbourg confirme qu'une bactérie est à l'origine de la disparition de ces crabes après des analyses réalisées en 2023 par l'Ifremer, l'institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan. La bactérie aurait vu le jour avec le réchauffement climatique.
Pour l'année 2024, les équipes du port souhaitent poursuivre leurs efforts et visent comme l'année précédente les 5000 tonnes pêchées.
Séverine Jean évoque les perspectives pour 2024.
Quels investissements pour 2024 ?
En 2023, le bâtiment de la criée a été remis aux normes électriques, un nouvel atelier de maintenance aménagé et des bennes à déchets achetées. Le port de pêche a aussi fait l'achat de bornes wifi et de tablettes pour la gestion des emballages de conditionnement des produits de la mer. La structure compte pour 2024 investir dans deux tours à glace, une grue, l'amélioration de la performance du système froid et l'achat de deux camions frigorifiques de 3,5 et 19 tonnes. Près d'un million d'euros seront investis dont 80 % financés par le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture (FEAMPA).
Une nouvelle criée pour quand ?
Au sujet d'une nouvelle criée, des études vont être menées dès la fin de l'année 2024. Les locaux actuels deux fois trop grands et trop vétustes seront détruits pour en construire de nouveaux adaptés aux volumes d'apports. Une construction nouvelle en fonction de l'environnement autour de lui Un démarrage du projet d'ici trois ans est espéré. Un travail "collectif" est à mener. "Il faut montrer notre criée", indique le maire de Cherbourg-en-Cotentin Benoît Arrivé. Car pour l'heure, très peu d'automobilistes ignorent ces lieux en empruntant juste derrière l'avenue Jean-François Millet devant la gare SNCF.
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